La récolte dite "à l'ancienne" des olives en Corse, qui consiste à ramasser avec des filets les fruits mûrs qui tombent naturellement, vient d'être incluse à l'inventaire national du patrimoine culturel immatériel (PCI), a annoncé le ministère de la Culture.
"L'inclusion de cette pratique sociale et culturelle vise à la faire connaître, reconnaître et surtout la sauvegarder c'est-à-dire la transmettre aux générations futures dans le cadre d'un développement durable", a expliqué mardi 19 septembre à l'AFP Thomas Mouzard, chargé de mission au ministère de la Culture pour le PCI.
"C'est la reconnaissance d'un savoir-faire qui se perd : nous sommes quasiment les derniers pêcheurs d'olives", a indiqué Sandrine Marfisi, ancienne présidente du Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse (Sidoc) et l'une des rédactrices de la candidature corse.
Oliviers multiséculaires
"En France, seule la Corse possède un verger d'oliviers multiséculaires épargné par le gel pour faire perdurer la récolte à l'ancienne, et parmi les pays producteurs d'olives seule la Grèce la pratique encore", a-t-elle ajouté.
Maintenir ce savoir-faire, qui se pratique sur de très vieux oliviers, "c'est faire vivre les villages de l'intérieur et une communauté d'un millier de personnes réparties aux quatre coins de l'île" mais aussi "entretenir un patrimoine végétal unique de 10.000 hectares en le sauvegardant du feu et des maladies", a-t-elle fait valoir.
2100 hectares d'oliviers exploités
En Corse, "sur les 2.100 hectares d'oliviers exploités", "1.300 hectares de vieux vergers répartis sur toute l'île sont repris, entretenus, rénovés" par "une centaine d'oléiculteurs professionnels et environ un millier de personnes en oléiculture familiale", peut-on lire dans la fiche diffusée sur le site internet du ministère de la Culture pour annoncer cette inscription.
La France compte 50.000 hectares d'oliviers et les deux tiers de la production mondiale d'huile d'olive proviennent d'Union européenne où l'Espagne est, de loin, le plus gros producteur avec les deux tiers de la production européenne.
Chaque année, des dizaines de savoir-faire en France sont inscrits à l'inventaire national du PCI, comme notamment le cannage de chaises à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) ou les pêcheries fixes du littoral de la Manche.
Vers une inscription à l'Unesco ?
Cette inclusion au PCI de France est une des conditions pour concourir à l'inscription au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, qui compte actuellement 18 traditions françaises dont le repas gastronomique, le compagnonnage ou le fest-noz en Bretagne.
En Corse, seule la paghjella est inscrite depuis 2009 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.
Avec AFP.