Législatives 2022 : 5 questions à Jean Cardi, candidat dans la deuxième circonscription de Haute-Corse

Eleveur de profession, il entend défendre la ruralité, et plus généralement les "petits" travailleurs : Jean Cardi candidate à la députation dans la deuxième circonscription de Haute-Corse sous la bannière du Rassemblement national.

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Ancien syndicaliste, éleveur en plaine orientale, Jean Cardi se présente dans la deuxième circonscription de Haute-Corse pour ces prochaines élections législatives. Une candidature sous les couleurs du Rassemblement national, qu'il entend dédier "aux producteurs et travailleurs".

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?

La motivation, elle s’est faite au regard de la situation nationale. Et puis quand on voit ce qui se passe chez nous en Corse, avec des élus nationalistes qui sont au pouvoir depuis plusieurs années... Au début, on disait, on leur laisse le temps. Mais je vois que les années passent et rien n’avance. On nous bassinait, à une certaine époque, sur le fait que pour combler le manque de population sur l’île on allait faire revenir les Corses. Mais en 40 ans de discours sur la diaspora, ils n’en ont pas fait revenir un seul. 

Moi je pense que le temps des promesses est fini. Faire croire aux Corses que l’autonomie est la panacée et qu’elle résoudra tous nos problèmes, c’est faux. Ce qu’il faut, à mes yeux, c’est entamer, mais d’une manière déterminée, un développement économique. L’agriculture est moribonde, les petits commerces, les petits restaurants de village sont endettés. Les gens n’en peuvent plus, nous les agriculteurs sommes en voie de disparation. Tous les pans de l’économie sont en train de s’écrouler, et cela n’a pas été pris en compte par les dirigeants actuels.

Si je suis aujourd’hui candidat, c’est pour cela. Parce que moi je me sens concerné, parce que j’appartiens au monde rural, je suis éleveur avec mes fils. Nous avons beaucoup, beaucoup de mal à nous en sortir, et ça, ça nous motive parce qu’on ne veut pas abandonner nos terres. On ne veut pas nous faire voler nos terres, et pour cela, il faut se battre.

Si vous êtes élu, quelles seront vos principales actions pour votre circonscription ?

Si je suis élu député, mon premier projet de loi que je déposerai, eu égard à la situation économique, à la crise du Covid, ou encore à la guerre en Ukraine : je demanderai le gel de la dette fiscale et bancaire.

Pour les éleveurs, les agriculteurs, les petits aubergistes de campagne et de villages de l'intérieur, pour les pêcheurs, les petits commerçants qui ont des surcoûts. Pour certains transporteurs aussi, qui sont dans une situation compliquée parce qu'ils ne peuvent pas profiter de ces adjudications… Pour tous ces gens-là, il s’agira de mon premier projet de loi.

Pourquoi avoir choisi de vous présenter sous l’étiquette du Rassemblement national ?

C’est aujourd’hui la seule opposition valable contre la politique néfaste – et le mot est faible – d’Emmanuel Macron. Le Rassemblement national est le seul mouvement qui combat sa politique. Parce qu’il faut bien se rendre compte que Macron va nous emmener tout droit dans le fossé.   Quand vous voyez qu’il n’a pas trouvé de crédit pour les infirmières, pour toutes les professions qui ont lutté des mois contre la maladie, pour les pompiers qu’il a matraqué, et qu’après, quand la guerre d'Ukraine a éclaté, ils ont sorti des milliards...

Mais ces milliards qu’ils ont dépensé en Ukraine, au lieu de les donner aux Français, ce n'était pas au profit des populations assiégées qu’ils les ont dépensé. Non, c’est pour défendre les trusts [concentration financière réunissant plusieurs entreprises, ou entreprise qui domine un marché, ndlr] en Ukraine de ceux qui exploitent ces gens-là. Les Ukrainiens sont exploités par les États-Unis et l'Europe, par les banques européennes et américaines.

Pour conserver leurs privilèges, ils ont trouvé des milliards. Mais au quotidien, on a des Français qui luttent tous les jours, on a des gens qui ne mangent pas à leur faim, il y a un chômage monstrueux, une misère terrible. Moi, je suis dans une circonscription qui est misérable. Et le seul mouvement qui fait front à cette politique de Macron, qui mène à la mort, c’est le Rassemblement national.

Il s’agit de mettre un terme à cette politique qui nous entraîne vers une guerre civile à moyen terme.

Un cycle de discussions devrait s’ouvrir en vue d’une évolution statutaire pouvant aller jusqu’à l’autonomie de la Corse. Les quatre députés élus le 19 juin prochain y participeront. Si vous êtes élu, quelle sera votre stratégie sur ce dossier ?

Depuis maintenant 50 ans, on a eu, entre guillemets, d’innombrables évolutions institutionnelles. Mais ce n’est que du vent, ce ne sont que des mots. L’autonomie, c’est un mot, l’indépendance, c’est un mot aussi.

Prenez l’exemple de l’île de Malte. Elle est indépendante et beaucoup plus petite que la Corse. Et bien vous avez la corruption et la mafia qui y règne. On y tue des journalistes. Alors moi je dis que si c'est pour en arriver là, ça ne veut rien dire. Macron n’a qu’à rester où il est, et Gilles Simeoni aussi. Parce que ce qu’ils font, c’est tromper le peuple.

Gilles Simeoni est ambitieux, il veut être l’homme qui a amené l’autonomie à la Corse, sans se poser la question de savoir ce que contiendra cette autonomie, et quelles retombées positives elle aura pour l'île. À mes yeux, elle n'en aura aucune. On monte crescendo dans les paroles, mais rien en ce qui concerne les axes qui vont vers le développement économique.

On compare l’île au Pays basque et à la Catalogne. Mais vous connaissez le PIB des deux ? En Corse, il n'y a rien, ce n’est pas comparable. Commençons à mettre les gens au travail, commençons par les aider à travailler, à développer le peu de de tissu économique qui reste. 

L’autonomie, c'est un mot. Et moi je me battrai contre. Non pas parce que je suis contre une évolution institutionnelle, mais parce que je sais que ce sont des mensonges qui arrangent bien Macron aussi.

Si vous êtes élu, quelle stratégie comptez-vous adopter à l'Assemblée nationale ?

J’aurai une stratégie simple. Je suis un paysan, j’espère avoir les pieds sur terre. J’aiderai de toutes mes forces ceux qui produisent, ceux qui travaillent, ceux qui ont des salaires trop bas. Je serai à leur côté et je me battrai pour eux. Parce que c’est ça le plus important, et c’est à ça que doit servir un député.

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