Législatives 2022 : 5 questions à Michel Stefani, candidat dans la première circonscription de Haute-Corse

Secrétaire régional du PCF, Michel Stefani part pour la huitième fois en campagne pour la députation de la 1ère circonscription de Haute-Corse. Une candidature en dehors de l'accord d'alliance des gauches NUPES, pour lequel la Corse n'est pas incluse.

À 62 ans, c'est sa huitième candidature aux élections législatives dans la première circonscription de Haute-Corse - soit depuis le découpage électoral de 1986 - : Michel Stefani se présente une nouvelle fois sous la bannière du Parti communiste.

France 3 Corse ViaStella : Qu’est ce qui a motivé votre candidature ?

Michel Stefani : C'est une décision collective. Les communistes ont considéré que dans cette circonscription, nous devions d'abord porter un message politique clair, à gauche, et que nous pouvions le faire une nouvelle fois avec Toussainte Devoti [sa suppléante, ndlr].

Les conditions et le contexte politique que nous connaissons ne sont pas évidentes. Mais notre volonté est de faire entendre la voix de celles et de ceux qui aspirent à vivre mieux. Celles et ceux qui aujourd'hui, en regardant ce qui est intervenu au plan national avec l'accord de toute la gauche, bien qu'il ne s'applique pas en Corse [la NUPES, pour Nouvelle Union populaire écologique et sociale, portée par la France Insoumise et réunissant le pôle écologiste, le Parti communiste français et le Parti socialiste en perspective des élections législatives], ont l'espoir d'une politique de gauche mise en œuvre dans le pays, et la réponse à un certain nombre de préoccupations qu'ils ont au quotidien. 

Justement, vous l'avez dit, la Corse n'est pas comprise dans l'accord conclu par la NUPES. Une autre candidate investie par l'Union populaire, Dominique Mauny, se présente ainsi dans la 1ère circonscription de Haute-Corse. Cette désunion ne peut-elle pas vous porter préjudice ?

Nous nous sommes heurtés dans la négociation nationale à la volonté exprimée par les dirigeants de la France Insoumise de ne pas intégrer dans l'accord national la Corse, de la situer, comme c'est d'ailleurs le cas aussi dans leur programme, dans les collectivités et territoires d'Outre-mer. Nous n'avons pas eu d'autres explications. Nous voulions qu'il y ait de ce point de vue une démarche cohérente : il y a quatre circonscriptions en Corse, on ne pouvait pas imaginer que dans chacune il y ait des positions différentes. Non pas sur le programme qui a été arrêté entre le Parti Communiste français et la France Insoumise au plan national, mais sur les questions qui intéressent directement la région, puisque nous sommes particulièrement orientés ici, compte tenu du contexte politique différent du plan national, sur les questions institutionnelles portées par la majorité territoriale et donc les députés qui la représente. Nous pensons qu'il fallait être clair sur cette question de l'évolution institutionnelle.

Vous l'abordez, un cycle de discussions devrait s’amorcer entre le futur gouvernement et les élus de la Corse autour de la possibilité d’évoluer vers un statut d’autonomie...

Il est question d'inscription dans la constitution à l'article 74 du statut de la Corse, qui se rapprocherait de celui de la Polynésie, par exemple. Si on y ajoute la revendication de la majorité territoriale, à savoir l'autonomie de plein droit et de plein exercice, il y a quand même quelques questions qui se posent. Si demain nous étions dans le cadre de cet article, ce sont les délibérations de la collectivité locale qui prennent le pas sur les lois nationales.

Ce sont aussi des points dont nous aurions aimé discuter dans le cadre de la NUPES. Il est important de manière générale d'initier un débat, une discussion pour décider des aspects concrets que prendrait cette autonomie. On pourrait décider du SMIG à 1500 euros et ici avoir une délibération qui dit le contraire. On peut aussi examiner le code du travail de cette façon, qu'en adviendra-t-il ? Nous pouvons, puisqu'on nous parle d'évolution institutionnelle intégrant le statut fiscal et social, si c'est continuer à augmenter la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, continuer à fermer les yeux sur les détournements de réfactions de TVA à 194 millions d'euros... Ou encore une fiscalité qui avantage les plus riches au lieu de rendre du pouvoir d'achat aux ménages qui en ont besoin, et bien nous cela ne nous convient pas.

S'ajoute à cela, de notre point de vue, la nécessité qu'il y ait un véritable débat sur le fond, mais aussi un engagement préalable, aussi bien de la majorité territoriale que du gouvernement, sur la consultation des Corses par référendum. Ce sont des points sur lesquels nous aurions aimé échanger avec les dirigeants de la France insoumise, et malheureusement cela n'a pas été possible.

Si vous êtes élu à l’Assemblée nationale, quelles seront vos principales actions en faveur de votre circonscription ?

Les candidatures du Parti communiste porteront cette volonté de répondre aux attentes sociales des Corses qui en ont bien besoin : le blocage des prix, l'augmentation des salaires, l'augmentation des pensions de retraite, l'autonomie garantie pour les jeunes avec la création d'un revenu étudiant...Ce sont des mesures que nous entendons mettre en place, si nous sommes élus, dès le 1er juillet.

Nous voulons aussi construire un hôpital neuf à Bastia, et mener la bataille face à la situation de monopole, et je pense en particulier au consortium des patrons corses, comme du groupe Rubis-Vito qui ont une responsabilité dans la cherté de la vie en Corse, et qui n'est pas petite.

Si vous êtes élu député, quelle sera votre stratégie à l'Assemblée Nationale ?

Ce qui est prévu dans l'accord national, c'est que chaque formation politique signataire de l'accord NUPES garde son autonomie. La pluralité sera respectée, puisque chaque formation politique pourra former un groupe, et nous aurons donc un groupe communiste à l'Assemblée nationale comme toujours, dans lequel je siègerai évidemment.

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