Législatives 2022 : 5 questions à Michel Castellani, candidat dans la première circonscription de Haute-Corse

Député sortant, Michel Castellani est candidat à sa propre succession dans la première circonscription de Haute-Corse. À l'inverse de 2017, il ne sera pas le seul représentant de la famille nationaliste à se présenter dans cette zone qui englobe notamment le Grand Bastia.

Cinq ans après avoir accédé à la députation, Michel Castellani brigue un second mandat consécutif à l'Assemblée nationale où il a notamment siégé au sein de la commission des finances.

Le 12 juin prochain, l'élu autonomiste de 76 ans défendra donc son bilan dans les urnes sous la bannière "Femu a Corsica". S'il est réélu dans la première circonscription de Haute-Corse, le professeur d'économie à la retraite "s'intéressera particulièrement au nécessaire statut fiscal et social de la Corse" dans le cadre des futures discussions sur l'avenir institutionnel de l'île.

France 3 Corse : Qu'est ce qui a motivé votre candidature dans cette circonscription où vous briguez un deuxième mandat consécutif ?

Michel Castellani : Pendant cinq ans, nous avons travaillé de façon déterminée, continue et passionnée. Nous avons posé la question corse là où, je pense, elle ne l'avait jamais autant été. Nous avons fait de la pédagogie active auprès de tous les courants et de tous les ministres. Nous avons défendu notre circonscription à fond. Nous avons également plaidé pour une société plus solidaire, plus libre, pour un nouvel équilibre social et fiscal dans l'Union Européenne. Donc, quand vous êtes dans la continuité de l'action, vous ne vous rendez pas compte que vous arrivez au bout d'un mandat. La logique est de continuer le travail. On a beaucoup semé pendant cinq ans, il va falloir recueillir un peu pour le bien-être économique, social et culturel de la Corse, c'est évident.

Si vous êtes réélu député, quelles seront vos principales actions en faveur de votre circonscription ?

Il y a le dossier numéro un pour lequel je me suis énormément investi : la rénovation de l’hôpital de Bastia. Plus largement, il est évident qu'il va falloir continuer à se battre pour l'ensemble des problématiques. Il faut impérativement améliorer la situation sociale et économique en Corse. Il faut arrêter l'acculturation à tout prix et progresser. Cela suppose évidemment toute une série de réformes, sensées et pragmatiques, pour lesquelles il va falloir beaucoup de travail et de maturité. 

Un cycle de discussions devrait s’amorcer entre le futur gouvernement et les élus de la Corse autour de la possibilité d’évoluer vers un  statut d’autonomie. Eu égard aux récents événements (résultats de la Présidentielle, report de la première réunion à Paris etc.), votre stratégie en tant que député pourrait-elle évoluer sur ce dossier-là ?

Nous n'avons rompu à aucun moment les discussions avec le gouvernement. L'Assemblée nationale ne fonctionne plus depuis deux mois. Néanmoins, j'ai continué, comme Gilles Simeoni, à nouer en continu les discussions avec le gouvernement. De façon pragmatique, il faut essayer de profiter de ces discussions pour avancer dans un certain nombre de domaines.

En ce qui me concerne, puisque j’étais à la commission des finances, dans le cadre de ces discussions, je m'intéresserai donc plus particulièrement au nécessaire statut fiscal et social de la Corse. Nous sommes adossés à toute une série de dispositifs qui ont été élaborés au fil du temps, qui se chevauchent et qui ne sont pas dénués d'aspects pervers. Donc, ce serait plus efficace d'avoir un statut unique. Mais il faut comprendre que là, on pédale contre le vent parce que l'idée de Bruxelles et de Bercy est, au contraire, de normaliser les choses. À Bruxelles, nous sommes considérés comme des privilégiés par rapport à l'Europe de l'Est.

J'ai dû mener une grosse bataille pour empêcher les vingt produits les plus consommés en Corse d'être taxés à 20% de TVA, ce qui aurait été un désastre. Il y a également la normalisation en matière de taxation du tabac sur laquelle il va falloir être là aussi très vigilant sous peine de démanteler l'économie de l’île. Sans oublier la normalisation en matière de droits de succession qui a aussi un effet désastreux. Si je suis réélu, il est évident que je serai très vigilant à préserver les intérêts de la Corse et des Corses dans ces domaines-là.

Lors de votre élection en juin 2017, la famille nationaliste était unie au sein de la coalition "Pè a Corsica". Ce qui n’est plus le cas désormais. Vous aurez donc un candidat indépendantiste, Petru Antone Tomasi, face à vous dans cette circonscription. Cela peut-il vous mettre en difficulté pour ce scrutin ?

J'ai pris acte des circonvolutions politiques qui s'imposent à moi. Sur mon projet politique et sur mon travail de député, cela ne change strictement rien. Je suis ce que je suis : fidèle à mes idées, à mes amis, à mes électeurs et à ma profession de foi. Ensuite, in fine, ce sont les électeurs qui décident… 

Lors de votre mandature précédente, vous avez créé avec les autres députés autonomistes le groupe "Libertés et Territoires" au sein duquel vous avez siégé dans l'hémicycle. Période électorale oblige, les travaux sont actuellement suspendus à l'Assemblée nationale. Qu'en est-il de l'avenir du groupe après les Législatives ?

Le groupe continue de fonctionner. On est en contact les uns avec les autres. Il faut savoir que dans les derniers mois du mandat, nous avons empêché des gens venus de tous les bords de nous rejoindre parce qu’on ne voulait pas casser la logique du groupe et on ne voulait pas apparaître comme les voitures balais des autres groupes. "Libertés et Territoires" a vocation à continuer l’esprit démocratique et très progressiste dans lequel il a été lors du dernier mandat.

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