Législatives 2022 : 5 questions à Alexis Fernandez, candidat dans la première circonscription de Haute-Corse

Âgé de 20 ans, Alexis Fernandez portera la voix du Rassemblement National dans la première circonscription de Haute-Corse. Le benjamin de ce scrutin législatif participe à sa première élection en tant que candidat.

Il se présente sous la bannière du Rassemblement National mais Alexis Fernandez réfute l'étiquette de candidat d'extrême droite. "Je suis gaulliste", rectifie le jeune homme engagé depuis deux ans sur le terrain aux côtés de François Filoni et Nathaly Antona, tous deux en lice pour le RN en Corse-du-Sud.

Âgé de 20 ans, l'étudiant en droit à Corte se lance pour la première fois dans la bataille des Législatives dans la première circonscription de Haute-Corse, un secteur où Marine Le Pen a obtenu 57% des voix lors au second tour de la Présidentielle.

France 3 Corse ViaStella : Qu’est ce qui a motivé votre candidature ?

Alexis Fernandez : C’est la continuité de mon action publique auprès des plus démunis et des oubliés aussi. Quand je me rends dans les quartiers défavorisés de Bastia, même sur le Boulevard, les commerçants me disent : il y a eu des promesses clientélistes qui ont été faites et qui n’ont pas été tenues. Comment aujourd’hui peut-on rester les bras croisés face à une Corse où il n’y a plus d’avenir ? Il n’y a plus de perspectives du tout. Je ne pouvais pas rester un simple spectateur d’un champ de ruine.

Si vous êtes élu à l’Assemblée nationale, quelles seront vos principales actions en faveur de votre circonscription ?

J’ai beaucoup de points urgents à traiter mais le plus urgent pour moi reste le pouvoir d’achat. Parce qu’on sait très bien que nos plus anciens ont de plus en plus de mal à se nourrir, à se loger, à se chauffer. Et il va falloir répondre de manière urgente et importante à cela. Nous proposons notamment la TVA à 5,5%, la suppression de la TVA sur cent produits de première nécessité, mais pas seulement. Nous souhaitons aussi le blocage des prix sur les carburants. Dans un premier temps, je pense que cela pourra déjà améliorer la vie de nos concitoyens.

Un cycle de discussions devrait s’amorcer entre le futur gouvernement et les élus de la Corse autour de la possibilité d’évoluer vers un  statut d’autonomie. Quelle sera votre position sur cette question ?

Pour moi, nous devrions faire un référendum parce que lorsqu’on voit le taux d’abstention qu’il y a en Corse, on ne peut pas statuer sur l’autonomie dans un bureau à Matignon, sur de simples accords. De plus, nous souhaitons - et il est normal au vu du score réalisé aux présidentielles en Corse par Marine Le Pen - être autour de la table afin de trouver des accords ensemble parce que nous sommes quand même arrivés en tête. Pour moi, si c’est une autonomie à la Polynésienne, c’est une catastrophe. C’est la ruine assurée pour la Corse. Il n’y aura plus du tout ni solution, ni avenir pour les Corses et la Corse.

En Polynésie, vous avez 55% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. C’est le deuxième territoire au monde, après le Japon, qui a le prix du mètre carré le plus élevé, entre 2600 et 2800 euros. Alors, quand on vient me parler en Corse de la spéculation immobilière, cette autonomie à la Polynésienne serait une ouverture nette à cette spéculation. C’est déjà compliqué comme ça aujourd’hui. Qu’est-ce que ça va devenir si on fait ça ? En plus, ce qu’il faut retenir, c’est que la Collectivité de Corse a déjà une autonomie sur le traitement des déchets et sur les transports. Elle a failli complètement. Il n’y a rien qui a changé. Les Corses le disent eux-mêmes.

Aujourd’hui, deux candidats représentant la mouvance d’extrême droite se présentent dans la circonscription. Vu les scores réalisés au premier tour par Marine Le Pen et Éric Zemmour (41% à eux deux), l'alliance n'aurait-elle pas été bénéfique pour vous ? Pourquoi ne s'est-elle pas faite ?

Quand je vois le programme de M. Zemmour et celui de Marine Le Pen, bien sûr qu’il y a des points de convergence mais il y a beaucoup de divergences, notamment sur les retraites. On ne peut pas se mettre d’accord sur les retraites avec M. Zemmour. Quand vous voyez que 5% de la population meurt à l’âge de 60 ans, 15% à l’âge de 65 ans, cela voudra dire que si l’on applique la politique de M. Zemmour comme celle de M. Macron, ces gens-là n’auront connu que le travail toute leur vie. Entre temps, ils seront peut-être tombés malades. Ce qui fait que la réforme des retraites est simple : on ne paie plus de retraites. On préfère faire des économies pour les caisses de l’État plutôt que de s’occuper de ses concitoyens. Ce n’est pas ma vision des choses.

Si vous êtes élu le 19 juin, peut-on envisager que cette stratégie vienne à évoluer avec la formation d’un groupe en commun avec les députés de Reconquête! ou d’autres partis ?

La décision doit quand même appartenir au siège à Paris mais pas seulement, aussi à chaque circonscription de France. On décidera tous ensemble. Pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Nous partons en tir dégroupé. Moi je reste ouvert à la discussion avec toutes et tous, que ce soit Reconquête! ou d’autres.

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