Dans un contexte national d'instabilité parlementaire et de majorité relative, quel sera le positionnement des députés insulaires? Si Laurent Marcangeli devrait lui siéger sans surprise au sein du groupe "Horizons" une des composantes de la majorité présidentielle, l'avenir du groupe "Libertés et Territoires" des 3 députés nationalistes semble très incertain.
Cinq ans après, c'est au sein d'une Assemblée nationale bien différente de leur premier mandat que siègeront les trois députés nationalistes insulaires, et le député investi par Ensemble ! Laurent Marcangeli.
Grâce aux bons résultats de la coalition NUPES, la gauche, et tout particulièrement la gauche radicale, renforce son empreinte, avec 131 sièges. A l'extrême droite, le Rassemblement National réalise un score historique, en raflant 89 sièges, dix fois plus qu'en 2017. Douche froide en revanche pour Emmanuel Macron et son gouvernement, qui ne parvient pas à remporter la majorité absolue : de part et d'autres de l'échiquier politique, au sein du Palais Bourbon, les cartes sont fortement rebattues.
Avec seulement 245 sièges - contre 308 décrochés par La République en Marche en 2017 -, la majorité présidentielle Ensemble ! sera contrainte de nouer des alliances pour gouverner. L'hypothèse d'un accord avec les Républicains et leurs 61 députés élus parait la plus plausible, mais le président du parti Christian Jacob a déjà déclaré que les LR demeureraient dans l'opposition.
Dans ce contexte politique instable, ce n'est pas une surprise, Laurent Marcangeli siégera au sein d'une des composantes de la majorité présidentielle : le groupe Horizons de l'ancien premier ministre Edouard Philippe.
Quelle suite pour Libertés et territoires ?
Concernant les 3 députés nationalistes, le positionnement qu'ils entendent adopter semble plus incertain. Sur les 18 membres et apparentés du groupe "Libertés et territoires", dans lequel siégeaient les 3 parlementaires insulaires, 7 ont réélus dans leur mandat de députés. Les 11 autres ont été battus ou ne se sont pas représentés.
Durant la campagne, Jean Felix Acquaviva disait déjà travailler à de nouveaux partenariats potentiels : "Nous avons d'autres groupes qui sont en déficience mais qui étaient très intéressés par la dimension territoriale du discours", indiquait-il, donnant en exemple parmi d'autres les centristes de l'UDI.
Problème pour les nationalistes : ceux-ci ont été affaiblis par la défaite de leur chef de file Jean-Christophe Lagarde. Ils seront seulement 3 présents au sein du Palais Bourbon.
Or, pour constituer un groupe à l'Assemblée nationale, 15 députés au minimum sont nécessaires. Pour les députés nationalistes corses, la tâche donc s'annonce ardue, d'autant plus que les possibles alliés ultramarins pourraient se tourner vers leurs habituels partenaires communistes. De plus, au delà de la constitution d'un groupe parlementaire, les défaites de Bruno Questel et de Francois Pupponi, personnalités relais entre les nationalistes et la majorité présidentielle, compliquent également la donne.
Une première réunion entre les élus insulaires et le gouvernement devrait se tenir d'ici une dizaine de jours, mais avec la menace de ne pas pouvoir gouverner sereinement. La question Corse pourrait bien ne pas constituer une priorité pour l'exécutif national.