Des responsables musulmans de France ont condamné avec force vendredi soir le saccage d'une salle de prière en Corse, en appelant au "calme" et à "l'apaisement".
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) "a appris avec une profonde consternation l'attaque dont a fait l'objet cet après-midi une mosquée à Ajaccio
qui a été saccagée par un groupe de manifestants. Plusieurs exemplaires du Coran ont été également brûlés", déplore dans un communiqué son président, Anouar Kbibech.
Le CFCM "condamne avec la plus grande vigueur ces actes inqualifiables et intolérables". Il est "profondément choqué par ces profanations qui interviennent un vendredi, jour de prière pour les musulmans, et le jour même de la fête de Noël", ajoute-t-il.
Se disant "très touché" par un entretien téléphonique avec le ministre de l'Intérieur, le président du CFCM appelle "l'ensemble de nos concitoyens au calme et à la sérénité pour faire face ensemble aux défis que nous devons tous relever dans la solidarité et dans la fraternité".
Le CFCM, assure-t-il, "réaffirme son engagement total pour préserver la cohésion nationale et faire face à toute forme de violence, dans le respect des valeurs et des lois de la République".
Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie du CFCM, a également "condamné avec force" ce saccage. "Je tiens à dénoncer cette agression qui se déroule en un jour de prière pour les musulmans et pour les chrétiens", puisque cette année Noël tombait juste après le Mouled, la fête musulmane qui commémore la naissance du prophète Mahomet, a-t-il déclaré.
"Nous sommes absolument consternés et attristés", a de son côté réagi sur BFMTV Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris, en lançant un appel au "calme, au sang-froid et à l'apaisement pour que les choses rentrent dans l'ordre le plus rapidement possible sur l'île de beauté, l'île de la paix".
Plusieurs centaines de personnes ont envahi vendredi une cité populaire d'Ajaccio où deux pompiers et un policier avaient été blessés la nuit précédente dans des échauffourées. Certaines scandaient "Arabi fora (les Arabes dehors, ndlr)!" ou "On est chez nous!".
En marge de ce rassemblement, une salle de prière musulmane a été saccagée par un groupe d'individus qui, selon la préfecture, ont aussi tenté de mettre le feu - n'y parvenant que partiellement - à des livres, dont des exemplaires du Coran.