Logement : un rapport de l’exécutif de Corse pour redynamiser les communes du rural

Un rapport sur le logement est présenté ce vendredi 27 septembre par l'exécutif à l'Assemblée de Corse. Objectif : lutter contre la spéculation foncière en favorisant l'accès aux logements dans les centres-villes de Bastia et Ajaccio et dans les communes de moins de 1.000 habitants.

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Récupérer plusieurs maisons au centre du village. Le maire de Ghisoni a lancé plusieurs procédures en ce sens. 

L’une d’elles, un bien sans maître qui menaçait de s'effondrer, a été détruite. Une autre, en état d'abandon manifeste, est en passe d'être récupérée. La commune souhaite se réapproprier du foncier pour créer des logements

Elle attend le vote du rapport présenté par l'exécutif avec impatience. « Il pourrait nous aider à plusieurs niveaux. D'abord, une fois qu'on a la possession foncière du bien pour nous aider à financer les travaux, et ils sont lourds les travaux, donc les aides à 80 % voire à 90 % c'est très appréciable, donc on est contents que ça se mette en place rapidement. Mais j'ai aussi proposé qu'on aille un peu plus loin, et qu'on mette en place un dispositif qui nous aide à acquérir ces maisons qui sont soit des biens sans maître, soit des biens en état d'abandon manifeste », indique Don Marc Albertini, maire de Ghisoni. 
 

« Ils sont obligés de partir en plaine »


Par exemple, une grande bâtisse et son palier, situés au cœur de la commune, pourraient bientôt devenir la maison et l'atelier de Paul-Brand Natali. Sapeur forestier, pompier volontaire et coutelier d'art, le jeune homme cherche à revenir au village pour s'installer.

Mais c'est compliqué. « Je pense que vous le savez des maisons libres, il y en a. Mais on a le problème de l'indivision chez nous, et des terrains, il n'y en a quasiment plus sur la commune. Les logements, il n’y a quasiment rien, même les jeunes qui sont d'ici, qui veulent rester ici, au final, ils sont obligés de partir en plaine comme on dit », regrette le jeune homme.

La plaine, c'est Ghisonaccia, à 27 kilomètres, soit une demi-heure de route. En bas, il y a des commerces, des logements sociaux, et l'école.

 


Difficile de résister pour la commune de montagne. À Ghisoni, l'école a fermé en 2010. À la place, la commune a installé une épicerie. Plus loin, elle a financé l'installation d'un bar. La poste et les pompiers sont toujours là. C'est primordial pour le maire qui veut maintenir la vie au village.
 

12 millions d'euros d'aides prévues

Le nerf de la guerre, pour lui, est de fixer les habitants à l'année. De 900 habitants l'été, la population chute à 140 au cœur de l'hiver. Alors, pour lutter contre ses handicaps naturels, la commune a choisi de faciliter l'accès au logement pour ceux qui veulent vivre à Ghisoni

Il y a quelques années, elle a réhabilité l'ancienne gendarmerie, et créé 14 logements, qu'elle loue entre 120 € pour les T1 à 375 € pour les T5.

C’est le choix qu’a fait un couple de retraités, originaires du village. Ils n'avaient qu'un petit terrain sur lequel ils n'ont pas réussi à construire. « Je suis arrivé à la retraite et j'étais maçon. J’aurais pu la faire, mais mon père est mort, et ça a été abandonné », indique Ange-Toussaint Pieri.

Lutter contre la dépossession foncière des Corses et favoriser l’accès au logement, c'est l'objectif de ce rapport de l'exécutif, présenté comme « révolutionnaire » par Gilles Simeoni. Il prévoit de débloquer des aides aux primo-accédants et aux communes qui veulent construire, sous condition de revenus. Il pourrait aussi y intégrer des critères inspirés du statut de résident.

Le maire n'y voit pas d'objection. « Je pense que les conditions de revenus seront facilement atteintes à Ghisoni parce que les revenus sont plutôt bas et ce ne sont pas les conditions de revenus qui nous inquiètent. Après la résidence, on peut la modifier en demandant à ce que les gens louent, ils habitent cinq ans au village, pendant un certain nombre d'années au village et après s’ils veulent acheter, ils achèteront », reprend Don Marc Albertini. 

L'enveloppe prévue est de 12 millions d'euros la première année, contre 8 millions les années précédentes, soit 20% de plus. Un chiffre qui pourrait ensuite être revu à la hausse.


 
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