Dimanche, le gouvernement a annoncé la publication d’un décret, mi-juin, augmentant l’amende pour incivilité. Depuis le déconfinement, en Corse comme ailleurs, masques et gants sont abandonnés dans la nature ou sur la voie publique.
L’environnement victime collatérale de la crise du coronavirus ? Obligatoires ou fortement conseillés dans les magasins depuis le début du déconfinement, les masques et les gants usagés font leur apparition dans la nature. Et la Corse n’échappe pas au phénomène.
Ces « nouveaux » déchets représentent une catastrophe écologique. Dans la nature, il faut compter entre 300 et 400 ans pour qu’un masque chirurgical disparaisse.
Jusqu’à 700 euros d’amende
Lundi, la secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson, a annoncé qu’un projet de décret allait être présenté mi-juin pour sanctionner davantage les personnes qui salissent et polluent la voie publique. Ainsi, cet acte pourra être sanctionné d’une amende de 135 euros, contre 68 euros aujourd’hui.
L'amende pourrait même monter à 375 euros, voire 750 euros si la police établit un procès-verbal et le transmet au tribunal, selon le ministère. « Il faut que chacun comprenne que tout déchet jeté par terre finit souvent sa route dans l'océan », a souligné Brune Poirson.
⚠️?? Nous lançons avec @GestesPropres et l’@l_amf une grande campagne d’affichage dans toute la France pour sensibiliser aux conséquences d’un masque jeté par terre.
— Brune Poirson (@brunepoirson) June 10, 2020
La prévention est l’autre pilier essentiel en parallèle du durcissement des sanctions annoncé dimanche. ⤵️ pic.twitter.com/o4syVrEv8X
« On risque une mauvaise réaction de la population »
En Corse, l’association Zeru Frazu, qui milite pour le développement de la méthode zéro déchet, l’annonce laisse perplexe. Si elle reconnaît que la sanction financière a fait ses preuves notamment lors du confinement, en matière de déchet « ça ne suffit pas, on ne va pas dans le bon sens. Régler les choses par une amende n’est pas bon, on risque d’avoir une mauvaise réaction de la population », estime Colette Castagnoli, membre de la direction collégiale et porte-parole de l’association.
Selon elle, le lien entre la crise du coronavirus et la production d’ordures ne se limite pas qu’aux masques et aux gants. « Il y a eu une véritable surabondance de plastique durant le confinement. Et ça ne vas pas s’arrêter tout de suite. Certains adhérents engagés dans la démarche zéro déchet, qui avaient l’habitude d’acheter leurs produits en vrac avec leurs propres boîtes, ne peuvent plus le faire dans certains commerces pour une supposée question d’hygiène », explique Colette Castagnoli.
Pour limiter au maximum la production de déchet, l’association prône une politique en trois étapes : le tri à la source avec une collecte au porte-à-porte ; la séparation des biodéchets du reste des ordures pour en faire, par exemple, du compost ; la mise en place de la tarification incitative.