Mort de Benoît XVI : en Corse, les fidèles sont attristés et saluent un "grand pape"

Le pape émérite Benoît XVI est mort ce samedi 31 décembre 2022 à l'âge de 95 ans. En Corse, les fidèles rencontrés se souviennent d'un homme discret et humble. De son côté, Mgr François Bustillo, l'Évêque de Corse, salue son humilité et son courage.

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Quelques heures après l’annonce de la mort du pape Benoît XVI, à Notre-Dame de Lourdes à Bastia, l’heure est au recueillement. Les fidèles viennent prier pour lui et se disent tous très attristés par cette nouvelle.

"Je l’aimais bien ce pape parce qu’il était très discret, il avait un visage humble, très souriant. Je pense que c’est un pape qui avait beaucoup de responsabilités", confie Josiane. "Je suis très triste, un pape, c’est un pape, c’est comme Dieu. Il a fait beaucoup de choses pour la religion", ajoute Jeanne-Marie, une autre fidèle.

De son vrai nom Joseph Ratzinger, Benoît XVI, est mort ce samedi 31 décembre à Rome en Italie. Il avait 95 ans. Pour le Père George Nicoli, curé de la paroisse Notre-Dame de Lourdes et doyen de la ville de Bastia : " "C’est un départ avec beaucoup d’émotions, mais en même temps avec beaucoup de grâce. Pour nous, c’est une page d’histoire qui se tourne mais de manière lumineuse en cette fin d’année".

Un pape apprécié en Corse

"Ici, il était apprécié de par son style classique et traditionnel. Chez nous, nous avons les processions, les chants, la liturgie, la fête patronale… C’est un pape qui a beaucoup soigné les traditions, il était donc très apprécié en Corse", confirme Monseigneur François Bustillo, l’Évêque de Corse.

Ce dernier tient à saluer la mémoire d’un "théologien profond, sérieux, qui a marqué l’histoire de la théologie catholique". "C’est un homme qui a donné son temps, sa vie, ses énergies pour l’Église. C’est quelqu’un qui s’est engagé jusqu’au bout dans l’Église. Ce qui est fascinant et merveilleux dans son parcours c’est son courage et son humilité".

Sa démission en 2013

Benoît XVI, l’homme "qui ne voulait pas devenir pape" avait été élu à la tête de l’Église catholique le 19 avril 2005 et avait eu la lourde tâche de succéder à Jean-Paul II, pape populaire et très charismatique. Huit ans après, il avait surpris le monde entier en annonçant sa démission en février 2013.

Une décision personnelle, liée à des problèmes de santé : une première en 600 ans. Depuis, il vivait discrètement, retiré dans un monastère au Vatican, au calme et dans le silence. "Il a été cohérent, il n’a pas parlé, n’a pas semé la confusion. Il ne s’est pas prononcé sur certains sujets, il est resté discret. Il s’agit d’une attitude noble et juste", souligne l’Évêque de Corse, qui avait rencontré le pape en 2013, juste avant sa démission.

Un pontificat jalonné de crises

Son pontificat aura donc duré huit ans et aura été marqué par plusieurs crises, notamment par les affaires de pédophilie dans l’Église catholique. En 2008, il est le premier pape à exprimer sa "honte" et rencontrer des victimes. "Jean Paul II, c’est l’homme des gestes, il va partout, il voyage partout, il a un contact facile avec les gens. Benoît XVI, c’est un théologien, un intellectuel, il disait de lui-même que c’était un homme de la parole", se souvient Monseigneur François Bustillo.

Pour rendre hommage au défunt pape, l'Évêque invite les églises de Corse à faire résonner leurs cloches : "Je rends Grâce pour ce qu’il a fait de beau et de bien, maintenant, je prie et je demande de prier, que toutes les églises corses sonnent les cloches pour annoncer ce deuil qui touche toute l’Église."

L'ancien pape Benoît XVI sera inhumé le 5 janvier dans une crypte de la basilique Saint-Pierre de Rome, a annoncé le Vatican. 

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