Six cas de myocardite, dont une fillette de 5 ans il y a 10 jours, ont été enregistrés à l'hôpital de Bastia depuis le mois de décembre. Un nombre étonnamment élevé, comparé aux chiffres habituels. Mais quelle est cette maladie ? On vous explique.
Six cas de myocardite en trois mois : il s'agit d'une fréquence très inhabituelle. Et pour cause, l'incidence normale de la maladie est de 5 à 10% par million d'habitants.
Qu'est-ce que la myocardite ?
La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque (le myocarde) due à plusieurs causes. Cela peut partir d’un virus, de bactéries ou d’une réaction à des substances toxiques. Pour des raisons difficiles à expliquer, les jeunes sujets sont les plus touchés.Comment survient-elle ?
La myocardite intervient en deux phases : d’abord la phase virale, qui est le cas le plus fréquent. C’est là que le virus entre dans le myocarde et altère les cellules. Se produit une réaction immunitaire contre le virus. C’est cette réaction qui entraîne la myocardie.Ensuite vient la phase de l’inflammation. C’est là que surviennent les symptômes, très proches de ceux de l’infarctus : douleurs à la poitrine, oppression thoracique, palpitations, gêne respiratoire.
L'évolution "positive" de la maladie
La plupart du temps, la myocardite évolue en guérison en quelques semaines ou quelques mois. Le traitement est le même que pour une insuffisance cardiaque (IEC, bétabloquants). Les médecins prescrivent également un repos strict, l’interdiction d’effort violent et de sport. Pour les athlètes, les médecins interdisent toute compétition durant 6 mois. Dans ce cas, le virus a disparu, la maladie est totalement guérie. Le coeur est intact.L'évolution négative de la maladie
La myocardite peut aussi malheureusement se pérénniser. Le virus reste, et la réaction immunitaire dure. Les cellules continuent à être détruites, le patient entre dans un schéma d'insuffisance cardiaque qui peut être fatal. Dans ce cas, le patient est traité en soins intensifs, mais les risques de décès augmentent.La myocardite fulminante, contractée par les deux jeunes Corses décédés, est particulière en ce qu'elle se développe très rapidement.
Ecoutez Jean-Jacques Coiplet, Directeur de l'Agence Régionale de la Santé
