Napoléon plutôt que Macron : près d'un Français sur deux serait prêt à voter pour l'Empereur à la présidentielle de 2027

Deux siècles après sa disparition, les Français gardent une bonne image de Napoléon Ier : c'est du moins ce qui ressort d'un récent sondage Odoxa, qui compare notamment l'empereur au président de la République.

Si Napoléon Bonaparte réapparaissait aujourd'hui et se présentait à la prochaine élection présidentielle, seriez-vous prêt à voter pour lui ? C'est la question que l'institut Odoxa a posé à un échantillon de Français, en mars dernier.

Un sondage* uchronique aux résultats pour le moins intéressants : 47 % des interrogés seraient ainsi prêts à faire du premier empereur des Français leur candidat pour la présidentielle de 2027. Un potentiel de vote supérieur à celui observé pour les vrais candidats en 2022, note Odoxa, quand 39 % des personnes avaient indiqué qu'ils pourraient voter pour Emmanuel Macron, et 38 % pour Marine Le Pen.

Dans le détail, 12 % ont affirmé qu'ils voteraient "certainement" pour Napoléon Ier, 35 % ont indiqué qu'ils le feraient "probablement", 32 % ne le feraient "probablement pas", et 20 % "certainement pas" (1 % ne se prononce pas).

Le potentiel de vote de l'empereur varie de façon assez conséquente selon la tendance politique des sondés : ainsi, les plus à même de voter pour Napoléon Ier sont les sympathisants du parti d'Eric Zemmour Reconquête (65 %), devant ceux des Républicains (66%), du Rassemblement national (57 %), et de la majorité présidentielle Renaissance (53 %).

À l'inverse, les sympathisants La France insoumise (42 %), des Ecologistes (38 %) et du Parti Socialiste (36 %) sont les moins enclins à voter pour celui qui fut de 1804 à 1814 le roi d'Italie.

Napoléon plus plébiscité que Macron

Napoléon Ier ferait-il un meilleur dirigeant pour la France que l'actuel président de la République, Emmanuel Macron ? Oui, selon 62 % des sondés. Sans surprise, ce sont les sympathisants du Rassemblement national (88 %), de Reconquête (75 %), des Républicains (67 %) et de la La France insoumise (65 %) qui se prononcent le plus en faveur pour le premier empereur des Français. A l'inverses, les sympathisants Renaissance ne sont que 19 % à lui donner la préferance au président Macron.

Une préférence pour l'ancien hôte du Palais des Tuileries au détriment de celui de l'Elysée qui fait dans l'ensemble consensus selon le sexe, la catégorie socio-professionnelle et le niveau de revenu des sondés. Les plus jeunes (moins de 25 ans) sont néanmoins plus modérés (50 % pour les deux dirigeants), et les plus diplomés sont moins tranchés que la moyenne, relève Odoxa (53 % en faveur de Napoléon, soit 9 points de moins que la moyenne).

Pour l'institut de sondage, si Emmanuel Macron souffre certes depuis plusieurs mois d'un déficit de popularité auprès de l'opinion publique, "la différence est telle qu’elle ne peut s’expliquer simplement par une mauvaise passe que traverserait le chef de l’Etat. Elle est en lien avec la crise de légitimité traversée depuis de longues années par les dirigeants de la Ve République qui tranche avec l’excellente image dont jouit celui qui dirigea la France il y plus de deux siècles."

Napoléon comme père des institutions... et comme responsable de lourdes pertes humaines

Que retirer, finalement, de ce sondage plus facétieux que sérieux ? Que la mémoire collective, dans un premier temps, retient avant tout des élements positifs en ce qui concerne Napoléon Bonaparte, pourtant tout autant objet d'une légende dorée que d'une légende noire.

Pour 62 % des sondés, le chef militaire a été, lors de son règne, un bon dirigeant pour la France.

Les interrogés retiennent surtout de Napoléon Ier qu'il est le père des institutions actuelles de la France, à savoir le code civil, la création des lycées et des départements (53 %). 43 % des sondés estiment qu'il a su "relever la France et en faire une grande puissance", 30 % qu'il "s'est fait tout seul grâce à ses grandes capacités et sa force de travail", et même 10 % qu'il est "le modèle de l'homme providentiel"...

Ils sont tout de même aussi 40 % à rappeler que ses guerres ont un causé un million de pertes humaines en Europe, 26 % que son pouvoir "était despotique et centralisé", 15 % qu'il a "rétabli l'esclavage" et 13 % qu'il a "pillé les archives et les oeuvres d'art d'un pays conquis".

Plus de positif que de négatif... La preuve, selon Odoxa, d'un "mélange de nostalie historique et d'un désir de leadership fort" chez les Français. Portée, notamment, par la parution toujours aussi fréquente d'oeuvres écrites ou cinématographiques qui lui sont dédiées, la légende napoléonienne semble encore avoir de beaux jours devant elle.

(* le sondage était réalisé à l'occasion de la sortie du livre d'Eric Giacometti et Jacques Ravenne : "La clef et la croix")

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