On a vu et lu pour vous:

Chaque semaine, Viastella vous fait partager ses coups de coeur et ses coups de griffe culturels!
De quoi piocher quelques idées pour animer son week-end...

On a vu et aimé :
LA LUTTE DES CLASSES
 



Un film français sur la mixité sociale, dans l'école publique et laïque, en banlieue. On a le droit de s'attendre à un énième long-métrage moralisateur et bien-pensant. 

Et puis on découvre le nom du réalisateur, Michel Leclerc. L'homme a qui l'on doit Le nom des gens ou Télé Gaucho.

Le genre de films sans prétentions, légers et intelligents, qu'on découvre par hasard et dont on se souvient encore des années après...

La lutte des classes est dans la même veine. 

Sofia, jeune et brillante avocate magrébine, et Paul, musicien de punk anar sur le retour, fuient leur appartement parisien avec leur petit garçon pour s'installer a bagnolet, où Sofia a grandi.

L'idée, vivre enfin en accord avec leur façon de voir progressiste et leurs valeurs fièrement ancrées à gauche.
 
Mais le quotidien, et l'intégration de Corentin à Jean Jaurès, l'école publique du quartier, vont se charger de mettre à l'épreuve les grands idéaux qu'ils se sont forgés pendant des années, loin des réalités de la banlieue. 

Aidé par des interprètes parfaits (Edouard Baer, aussi à l'aise ici en punk échevelé et flemmard qu'en libertin marquis dans Mademoiselle de Joncquières, Leïla behkti, ou Ramzy Bedia), Michel Leclerc signe une comédie populaire souvent franchement hilarante.

Qui n'évite pas les clichés, mais dans le but louable de les tourner en dérision.

Un beau travail d'équilibriste.

A l'affiche au cinéma le Studio, à Bastia

On a lu et aimé:
BRAVES GENS DU PURGATOIRE
de Pierre Pelot
Editions Héloïse d'Ormesson


Il est une sorte de yeti littéraire. Dont le nom circule, de bouche en bouche, entre initiés. Mais que peu ont aperçu un jour.
Une sorte de légende vosgienne. Qui, depuis des décennies, écrit, publie, brasse les histoires et les mondes comme d’autres la bière. Enfermé dans son village au coeur des Vosges, loin de la société moderne et de son tumulte.

La foule, il la fuit. Et le succès, cedrtes tout relatif, il a appris à s’en accommoder.
Sans jamais céder aux sirènes des plateaux télé et des festivals. 

Au fil de ses presque deux cents livres écrits (oui, deux cents...), il s'est bâti une réputation solide, et une armée de fans qui attendent presque religieusement son nouveau roman. 
Ils sont rarement déçus. 

Braves gens du purgatoire (quel beau titre...) est âpre, dense, escarpé comme les montagnes qu'il contemple chaque matin avant de se mettre à écrire.
 


Maxime et de sa femme sont retrouvés morts, un matin, chez eux.
Très vite des questions se posent. Tout laisse à penser que le vieil homme a tué son épouse d'un coup de fusil, avant de se pendre.

Mais certains, dans cette petite commune où tout le monde se connait, ont des doutes.
Et soupçonnent un double meurtre maquillé. 

Avec un sens du récit magistral et ambitieux, et un style d'une beauté tortueuse, Pelot plonge au coeur de ce village où l'on prend bien soin d'ignorer les fantômes du passé, dans un chassé croisé d'hypocrisies habillement orchestré..
.
La mort de Maxime et sa femme va vite fissurer cette harmonie de façade.

Ce roman n'est pas un polar, au sens classique du terme.
Pelot nous offre une radiographie cruelle, mélée d'une tendresse douloureuse, de ces endroits perdus dans la montagne, loin de tout.

Ces endroits où le peu de gens qui survivent doivent apprendre à vivre ensemble.

On ressort chamboulé de Braves gens du Purgatoire, un pavé dense et poignant, et conquis, définitivement, par cet écrivain à nul autre pareil. 







 

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