Sur l’île, 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les associations caritatives veulent replacer cette réalité au cœur de la campagne électorale. Les candidats ont reçu il y a 10 jours des questionnaires qui sont, à ce jour, sans réponse.
Cela ressemble à une petite épicerie de village, un peu de bric et de broc. Sauf que dans ce local, s’étendent sur les étagères les invendus de grandes surfaces où les bénéficiaires payent avec des tickets à points. C’est la dernière innovation du Secours populaire.
Il y encore dix jours, l'aide alimentaire était distribuée par panier déjà préparé, dorénavant on peut choisir ses courses. « Avant, on attendait dehors, on nous donnait. Quand tu arrives à la maison tu trouves beaucoup de choses dont tu ne te sers pas. Là on prend que ce qu’on a besoin », explique Abdoulaye Niang, inscrit au Secours populaire.
Questionnaire
Trouver de nouvelles idées, c'est l'action des associations pour s'adapter à un phénomène qui ne cesse de progresser. La dernière enquête de l'Insee précise. 54 720 personnes en Corse vivent dans un foyer dont le revenu est inférieur à 1 018 euros.
Des chiffres ressassés et des gens résignés, c'est le ressenti des travailleurs sociaux. « C’est aussi le regard de la société. C’est triste à dire mais quand vous voyez les SDF dans la rue, ils font partie du décor », estime Saadek Hamat, agent d'accueil Falep.
Sur une carte nationale, la Corse, comme région, est la plus marquée par la pauvreté mais d'autres départements ont des indicateurs identiques ou plus élevés. Et puis, entre les deux départements insulaires il y a une vraie différence inexpliquée par l'INSEE. Des analyses qui manquent mais surtout des actions.
Les associations interpellent aujourd’hui les candidats aux élections. « J’aimerai voir des candidats proposer des mesures concrètes pour faire baisser le coût de la vie, proposer des mesures concrètes pour développer l’emploi, proposer des mesures concrètes pour faciliter les transports y compris à l’intérieur de l’île entre le nord et le sud », précise Hyacinthe Choury, président du Secours Populaire.
Huit questions sur huit thèmes différents ont été envoyées aux candidats il y a 10 jours. Pour l'instant aucune réponse n’est encore arrivée.