Plan de sauvegarde du groupe Casino validé : en Corse, la décision « ne change rien à l’incertitude »

Lundi 26 février, le tribunal de commerce de Paris a validé le plan de sauvegarde du groupe Casino. Une décision qui n’a pas d’impact sur le groupe Codim 2, en Corse, et ses 19 magasins. Pour l’heure, aucun repreneur ne s'est manifesté concernant le groupe insulaire.

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La décision aurait pu rassurer les 1.300 salariés du groupe Codim 2 en Corse. Hier, lundi 26 février, le tribunal de commerce de Paris a validé le plan de sauvegarde du groupe Casino au niveau national. 

Ainsi, selon l’AFP, la restructuration de la dette de Casino prévoit d'écraser environ 5 milliards d'euros de créances, et est permise par l'apport d'argent frais à hauteur de 1,2 milliard d'euros, dont plus de 900 millions par un consortium de repreneurs comptant les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière ainsi que le fonds d'investissement Attestor.

Une restructuration de la dette qui n’a pas prise sur le groupe insulaire et ses 19 magasins. « Dans nos discussions, il n’a jamais été dit que si le plan de sauvegarde était accepté cela aurait un impact sur Codim 2, si on avait une chance qu’il ne soit pas vendu. Le groupe est à vendre et ça ne change rien à l’incertitude », explique Richard Louzao,  délégué syndical du Syndicat des Travailleurs Corses (STC) en charge du commerce en Corse-du-Sud.

Dans l’île, malgré des réunions fréquentes avec la direction du groupe Codim 2, rien de bouge depuis décembre dernier et les annonces de rachat du groupe Casino au niveau national. « On en est toujours au même point, le groupe Codim 2 qui appartient à 100 % à Casino, est vendu dans son intégralité. On suppose un repreneur, mais on n’a rien de concret et aucune décision ne nous est soumise », précise le délégué STC. 

Le « plan de sauvegarde de l'emploi déguisé »

La CGT évoque, elle, un « silence assourdissant » de la direction du groupe insulaire et un « de sauvergarde de l'emploi déguisé ». « Pour des milliers de gens, des salariés de Codim 2, ça devient insupportable. Et ça veut éventuellement dire un retour à la précarité », souligne Charles Casabianca, secrétaire général de la CGT de Haute-Corse. Il souligne qu’en plus des 1.300 salariés, le groupe insulaire représente l’équivalent, voire le double en emplois indirects. « Il faut qu’on se rende compte de l’impact que cela représente pour l’économie insulaire », insiste-t-il. 

Selon lui, deux hypothèses sont envisageables. « D’une part, on peut prévoir une vente avec un partage sur différentes enseignes dans le groupe Codim, certains magasins pourraient, par exemple, prendre d’autres enseignes sous franchise. D’autre part, on peut aussi sur la supposition qu’ils ne pourront pas garder tout le monde et qu’ils en profiteront pour écrémer et repartir avec moins de personnel et plus de caisses automatiques », soutient-il. 

Des questionnements que ne semble pas partager le délégué STC qui avance que le groupe Codim 2 représente « 30 % du marché de la grande distribution en Corse ». Ainsi, d’après lui, le chiffre attirera forcément un repreneur. Un argument sur lequel son homologue de la CGT ne compte pas. « Qu’est-ce que représente 30 % du marché de la grande distribution en Corse au niveau national ? », interroge-t-il. 

Contacté, la groupe Codim 2 n’a pu être joint. Une réunion autour des négociations annuelles obligatoires est prévue jeudi 29 février. Peut-être l’occasion pour les délégués syndicaux de l’ensemble de l’île d’évoquer, aussi, avec la direction les interrogations et les inquiétudes des 1.300 salariés. 

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