Présidentielle 2022 en Corse : Retour sur la journée des nationalistes

Appel au boycott pour les uns, vote pour les autres, les partis nationalistes ont abordé de manière différente ce premier tour de l’élection présidentielle.

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Dans un contexte socio-politique tendu, l’élection présidentielle n’emballe - logiquement - pas la famille nationaliste. 

Depuis le report des discussions avec Paris, consécutif aux violences survenues en marge de la manifestation du 3 avril à Ajaccio, le Conseil exécutif et son président, Gilles Simeoni, n’ont plus pris la parole publiquement. Aucune consigne de vote n'a d'ailleurs été donnée de la part de la majorité territoriale. Une position radicalement différente de celle des partis indépendantistes.

Si Core in Fronte a été le premier à appeler au boycott du vote de ce premier tour de scrutin présidentiel, Corsica Libera lui a emboîté le pas. Vendredi dernier, les deux mouvements avaient officialisé leur appel lors de deux conférences de presse distinctes devant la préfecture d’Ajaccio.

Samedi soir, veille du scrutin, des militants de Corsica Libera ont recouvert des panneaux d’affichage électoraux à Ajaccio et Bastia avec des affiches frappées du slogan "statu francese assassinu" et de la photo d’Yvan Colonna.

Ce dimanche, aux alentours de midi, les jeunes de Corsica Libera, réunis au sein de Ghjuventù Libera, ont accroché deux banderoles reprenant le même slogan et la même image devant le bureau centralisateur de Bastia. 

"On a convenu de faire une action symbolique, de ne pas bloquer les gens d'aller voter parce que c'est leur droit et un devoir, explique Ghjuvan'Battista Pieri, président de Ghjuventù Libera. Nous, en tant qu'indépendantistes et que jeunes, on ne se sent pas du tout concernés."

Angelini et Simeoni ont voté 

Jusqu'en tout début d'après-midi, aucun leader nationaliste n'avait encore voté.

Le premier à passer par l’isoloir est Jean-Christophe Angelini. À 13 heures, le maire de Porto Vecchio a glissé son bulletin dans l'urne au bureau centralisateur de sa commune, juste après Camille de Rocca Serra, l'ancien édile de la Cité du sel. 

"Je suis maire et je crois que ce ne serait pas un bon exemple que l'on renverrait à nos administrés, à nos concitoyens si l'on devait - et je veux parler de ceux qui partagent mes idées, des maires nationalistes - renvoyer ce type de messages", a indiqué à notre micro Jean-Christophe Angelini dont le parti "Avanzemu" n'avait donné aucune consigne pour ce premier tour.

Idem pour Gilles Simeoni et "Femu a Corsica". Muet dans la sphère publique depuis le report des négociations avec le gouvernement, le président du Conseil exécutif s’est quant à lui rendu à 14h45 au bureau de vote de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Bastia.

"L’élection présidentielle est une élection importante, et je pense qu’il appartient à chacun de se déterminer en citoyen éclairé", a-t-il déclaré au sortir du bureau de vote. 

Du côté des deux partis indépendantistes, sans surprise, aucun dirigeant n'a été aperçu dans un bureau de vote.

Présent ce dimanche matin à Bastia, Paul-Félix Benedetti était en ville, mais pour boire un café. Le chef de file de Core in Fronte garde cependant un œil sur les résultats : "On est attentifs à la vie politique et un scrutin présidentiel est quand même le traceur ou la volonté d'une population qui se manifeste, souligne-t-il. On l'observera et j'espère que l'on n'aura pas le désagrément des précédents scrutins." 

Côté Corsica Libera, là aussi, aucun dirigeant ne s'était rendu aux urnes. Quant aux jeunes du mouvement, ils ont enlevé leurs banderoles sur le bureau centralisateur de Bastia dans l'après-midi, mettant fin à leur action symbolique.

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