Deuxième semaine d'audience au procès en appel des trois hommes accusés du double assassinat des cousins Mattei en février 2011 à Corscia. La Cour d'assises d’Aix-en-Provence entend ce lundi les experts en génétique.
Pour l’ouverture de la deuxième semaine du procès du double assassinat de Corscia, deux experts généticiens ont été entendus ce lundi matin par la cour d’assises d’Aix-en-Provence. La question de l’ADN des accusés est venue en débat.
Celui de Jean-François Federici a été retrouvé sur l’étui d’une cartouche percutée sur la scène de crime du 17 février 2011. Les avocats se sont questionnés sur la façon dont cet ADN a été recueilli, et comment il a été analysé par la suite . « La vraie valeur mathématique, c’est un sur 250 milliards. Il y a toujours quelqu’un qui pourrait potentiellement correspondre, mais la fréquence de probabilité est très faible », indique Laurent Breniaux, expert en empreintes génétiques près de la Cour d'Appel d’Aix-en-Provence.
La défense veut introduire le doute auprès de jurés, un cabinet privé a été chargé de décortiquer les conclusions des experts. Durant l’audience, un rapport a été lu par les avocats. L’idée-force est qu’en matière d’ADN, il ne serait y avoir de 100%.
« On peut vraiment s'inquiéter »
« On a un ADN qui est sur une cartouche, c’est l’élément central du dossier en ce qui concerne Jean-François Federici. On s’aperçoit que lorsqu’il y a eu des analyses ADN, le seul scellé sur lequel il y a eu une première analyse discordante avec la deuxième, c’est précisément cet ADN-là. On a des questions à se poser », raconte Maître Patrice Reviron, avocat de Jean-François Federici.
« Ce qu’ont reconnu les experts, et c’est inquiétant, c’est que les méthodes statistiques peuvent changer d’un pays à l’autre, d’une méthode l’autre et peuvent amener des résultats complètement différents. Si bien qu’aujourd’hui, quand ils reconnaissent que ce n’est pas une méthode viable à 100%, on peut vraiment s’inquiéter », complète Maître Dominique Mattei, avocat de Jean-François Federici.
Si l’ADN offre des possibilités d’interprétations diverses, en ce qui concerne le véhicule de Jean-Fleur Costa, où 50 prélèvements ont été réalisés, aucune trace de l’un des autres suspects ou mis en cause dans ce dossier n’a été décelée.