La première semaine de discussion autour du projet de loi constitutionnelle se termine à l'Assemblée nationale. Les députés nationalistes y ont joué l'omniprésence et ont déposé 345 amendements. L'article 16, qui prévoit l'inscription de la Corse dans la Constitution, sera abordé vendredi.
Sous les ors de l’Assemblée nationale, tout tremble et rien ne bouge. Du moins pour l’instant. Les discussions n’en sont qu’au Préambule de la Constitution, mais les députés nationalistes sont bien décidés à tirer leur épingle du jeu.
« C’est la première fois que la Corse s’invite dans un débat de rang constitutionnel. C’est un débat historique, même si l’on connaît les déficiences des discussions qu’il y a eu jusqu’à présent, et le manque de confiance donné au gouvernement à la Corse, et le manque de respect du suffrage universel fait par le gouvernement. Nous allons mener ce combat, nous comptons sur des soutiens réels. Les lignes ont bougé depuis notre présence au parlement, et ce n’est pas neutre », indique Jean-Felix Acquaviva, député de la deuxième circonscription de la Haute-Corse, « Pè a Corsica » (non inscrit).
Cette semaine, les députés nationalistes ont enregistré un petit succès. L’Assemblée nationale a adopté un amendement reconnaissant la diversité des territoires. Pas de quoi crier victoire pour l’instant, car on est loin des ambitions affiché par les élus de « Pè a Corsica ».
« Nous sommes là, in fine, pour que la Corse reçoive le maximum d’attributions. Nous voulons la possibilité d’habilitation des lois dans le domaine qui est le nôtre. C’est le but final à atteindre », explique Michel Castellani, député 1re circonscription de la Haute-Corse, « Pè a Corsica » (non inscrit).
345 amendements
Pour marquer des points, les nationalistes ont un credo : occuper le terrain. Omniprésents dans les débats, ils multiplient les prises de parole et ont déposé 345 amendements.
Une stratégie que goûte peu le seul député corse de droite. « Mes collègues nationalistes remplissent leur rôle. C’est l’expression de la démocratie, ils proposent beaucoup d’amendements qui n’ont aucune chance d’aboutir. Ils ont le droit de s’exprimer, ils utilisent leur droit à l’expression. Moi, je ne suis pas dans la même démarche », précise Jean-Jacques Ferrara, Député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud, « Les Républicains » .
Après le Préambule de la Constitution, on entre dans le vif du sujet la semaine prochaine. Pour la Corse, c’est l’article 16 du projet de loi qui prévoit l’inscription de l’île dans la loi fondamentale. Il ne devrait pas arriver sur la table des débats avant vendredi.