Comment a été perçue et commentée cette visite de deux jours d'Emmanuel Macron par les différents médias nationaux. Entre regards critiques sur le déroulement de ce déplacement et satisfactions, revue de presse.
Ces deux derniers jours, la Corse a été au centre de toutes les attentions. L’ensemble des médias nationaux ont fait le déplacement. Et ce jeudi, sans surprise, le deuxième jour de visite du chef de l’État fait les gros titres.
Pour tous les observateurs, le président de la République n’y est pas allé de main morte. Mais l’analyse varie. Il y a ceux, nombreux, qui comprennent la position d’Emmanuel Macron. « Il a très savamment orchestré sa visite pour dire que les revendications des nationalistes ne sont pas acceptables en l’état. Ça ne veut pas dire que l’on ne peut pas dialoguer, que l’on ne peut pas négocier. Ça veut dire que l’on ne discute pas avec un pistolet sur la tempe », indique une journaliste d’RTL.
Pour Denis Jeambar dans Nice-Matin, le chef de l’État « ne peut rien céder à des hommes qui affirment que leur île est une nation. ». Certains, comme Christophe Barbier, tournent même en dérision la réaction nationaliste. « Ils font un peu les coquettes. Ils ont perdu le match, il a été plus malin qu’eux Macron », lance l’éditorialiste de BFMTV.
« Manquer le coche de l’Histoire »
Une partie des commentateurs est plus nuancée. « On sait que l’indépendance ni souhaitable, ni viable. On sait que le statut actuel est archaïque et bien, il faut faire un vrai pas vers l’autonomie », explique Alain Duhamel. Pour Laurent Joffrin dans Libération, « opposer une fin de non-recevoir aux nationalistes, c’est manquer le coche de l’Histoire ».
D’autres journalistes, sur les réseaux sociaux sont plus sévères encore avec Emmanuel Macron. Ainsi, Bruno Jeudy, de Paris Match, parle bien d’une humiliation.
Super habile @EmmanuelMacron : inscrire la Corse dans la Constitution pour qu’elle se sente pleinement dans la République. Un jeu de dupes, bien joué #Bastia
— jean-michel aphatie (@jmaphatie) 7 février 2018
Macron ouvre la porte de la Constitution à la Corse au terme d'un discours trop jacobin, quasi humiliant pour les nationalistes #MacronCorse
— Bruno Jeudy (@JeudyBruno) 7 février 2018
Un début de changement de l’opinion publique concernant la Corse ? Pas sûr au vu des sondages commandés par BFMTV. Seuls 19% des Français y sont d’accord pour plus d’autonomie et deux sur trois pensent qu’Emmanuel Macron n’arrivera pas à faire avancer la situation politique en Corse.