Le budget de la collectivité de Corse sera la priorité des prochaines semaines pour la majorité territoriale. Voici en avant- première, l'état des finances de cette nouvelle institution née de la fusion des départements et de l'ancienne Collectivité Territoriale. Décryptage.
Quelles perspectives pour la collectivité de Corse ? Un rapport du cabinet Klopfer décrit l’héritage financier issu de la CTC et des deux départements. En Corse-du-Sud, la dette était de 84 millions d'euros fin 2017, soit une hausse de 40 millions en quatre ans.
Sur la période correspondant à la mandature de Pierre-Jean Luciani, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 14,1%. L'épargne est passée de 40 millions d'euros à 17 millions, se rapprochant ainsi du seuil d'alerte.
« Si aider son prochain et rendre les gens un peu moins précaires, ce n’est pas de la solidarité, mais du clientélisme, je suis fier de ce clientélisme parce que ce n’est pas moi qui distribue l’argent du département », indiquait Pierre-Jean Luciani ancien président du conseil départemental de Corse-du-Sud.
« La Haute-Corse a beaucoup investi »
Les experts sont moins sévères avec la Haute-Corse qui a réussi à stabiliser l'épargne. Pour autant, l'endettement est contrasté. Fin 2017, la dette financière était de 109 millions d'euros, soit une baisse de 27 millions sur quatre ans. Mais à cela, il faut ajouter 80 millions d'euros d'emprunts toxiques.
« Le département de la Haute-Corse a beaucoup investi. Il dispose d’un patrimoine immobilier important. Il doit faire face à un réseau routier de 2 700 kilomètres, là où nos collègues de Corse-du-Sud en ont 2 200. Nous avons 240 communes là où il y a un peu près la moitié en Corse-du-Sud », souligne François Orlandi, ancien président du conseil départemental de la Haute-Corse.
Sanctions
La simple addition des trois budgets donne un montant d'un milliard 162 millions d'euros, dont les trois-quarts sont dévolus au fonctionnement. La loi de programmation des finances publiques complique la situation.
Un de ses objectifs, rappelés par le secrétaire d'État Olivier Dussopt : ne pas augmenter les dépenses de fonctionnement au-delà de 1,2% par an, sous peine de sanctions. « Il nous serait tout simplement impossible de respecter ce ratio tout simplement parce que les dépenses qui ont déjà été effectuées en 2017, notamment par le conseil départemental de Corse-du-Sud, nous place au-dessus des minimas fixés par la loi », soutient Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse.
Le débat d'orientation budgétaire est prévu la semaine prochaine. À quelques jours du vote du budget primitif les échanges promettent d'être vifs.