Rapport sur l'agression d'Yvan Colonna : Gilles Simeoni lance un appel pour "que toute la vérité soit dite"

Le rapport de l'inspection générale de la justice sur l'agression d'Yvan Colonna au sein de la centrale d'Arles a été rendu public jeudi. Lors d'une session de l'Assemblée de Corse, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, a déclaré ne pas croire à une simple succession d'erreurs individuelles et réclame que "toute la vérité soit dite".

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Ce vendredi 29 juillet, lors du deuxième jour de session à l'Assemblée de Corse, le président de l'exécutif a réagi à la diffusion du rapport de l'inspection générale de la justice.

Gilles Simeoni a dit prendre acte de sa publication et des procédures disciplinaires engagées mais il a déclaré ne pas croire à une simple succession d'erreurs individuelles.

Pour Gilles Simeoni la gestion de Franck Elong Abé pose question.

Retrouvez l'intégralité de la prise de parole du président du conseil exécutif :

"Il me semble indispensable que d'ores et déjà, et parce que l'assassinat d'Yvan Colonna est un drame humain, mais également un événement politique de première importance il me semble indispensable de dire devant vous ce que la lecture de ce rapport permet de savoir.

Selon les termes mêmes de l'inspection générale de la justice, trois éléments retiennent principalement l'attention de la mission d'inspection. Premièrement le net défaut de vigilance du surveillance activité, deuxièmement la mauvaise exploitation des images de caméra de vidéosurveillance, les collègues et le personnel utilisant ce matériel, qui était par ailleurs en panne le jour des faits, n'ayant pas été formé à l'utilisation correcte d'un matériel pourtant essentiel pour la complémentarité de la surveillance active. Troisièmement l'absence à plusieurs reprises d'orientations de X, l'auteur présumé de l'assassinat, en quartier d'évaluation de la radicalisation (QER) qui aurait dû en opportunité être décidé en juillet 2019 par le directeur de l'administration pénitentiaire puis traité par le chef d'établissement en février 2020, puis à trois autres reprises en novembre 2020, mai 2021 et janvier 2022.

La première ministre a annoncé que des sanctions disciplinaires seraient engagées contre le surveillant défaillant et contre la cheffe d'établissement. Ces annonces ne peuvent à l'évidence suffire à combler notre quête, notre exigence de vérité et de justice. Peut-on croire un instant que le fait qu'Yvan Colonna ait pu être agressé, frappé, supplicié, assassiné pendant une séquence de neuf minutes sans que personne n'intervienne et que cette scène horrible, inouïe,  sans précédent dans les annales de l'histoire pénitentiaire française puisse procéder simplement d'une succession d'erreurs individuelles et de hasard ?

Le défaut de surveillance oui, les carences du système de vidéosurveillance sont attestées, la durée de la scène est constante reste une question. Une question fondamentale : comment un homme dont nous savons qu'il était d'une dangerosité extrême, qu'il était identifié comme un terroriste islamiste radicalisé … Comment cet homme a-t-il pu à quatre reprises rester en détention normale ? Pourrons-nous nous contenter de l'explication donnée par le rapport ?

Yvan Colonna n'aurait pas dû être à Arles, il aurait dû être à Borgo, comme Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Yvan Colonna n'aurait jamais dû être au contact de son assassin présumé parce que son assassin présumé aurait dû être ailleurs.

Je lance aujourd'hui de la place qui est la mienne, président du conseil exécutif de Corse, parce que son assassinat est un fait politique et pas un fait divers. Je lance un appel solennel pour que la vérité soit dite, toute la vérité. Non seulement sur les circonstances l'assassinat mais également sur l'entièreté de la trajectoire terroriste de son assassin présumé. Je sais que tous les éléments n'ont pas été fournis. Je demande à l'État, à la Première ministre, au ministre de l'Intérieur dont je ne veux pas douter de la sincérité. Je leur demande de regarder dans l'ensemble des archives, et de reconstituer l'itinéraire criminel de l'assassin présumé d'Yvan Colonna. Et je leur demande de rendre public ce parcours. Cela nous permettra de comprendre un peu mieux pourquoi et comment les choses se sont passées."

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