Reconfinement en Corse : commandes en ligne, drive, demande de réouverture … les petits commerces en mode survie

Le reconfinement frappe les petits commerces et les artisans de plein fouet une nouvelle fois. En Corse, un marketplace régional pourrait être lancé pour leur venir en aide. 

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Ils pensaient que le plus fort de la crise était derrière eux. Mais le 28 octobre dernier, lors de la cinquième allocution officielle d'Emmanuel Macron depuis le début de la crise du coronavirus, leur espoir de reprise vole en éclats. 

Dès le lendemain, les petits commerces, considérés comme non-essentiels, sont dans l'obligation de baisser une nouvelle fois le rideau. Face à la recrudescence des cas de Covid, la France se reconfine au moins jusqu'au 1er décembre. 

"Pour les professionnels, c'est l'incompréhension totale. Les restrictions appliquées à la Corse ne prennent pas en compte nos spécificités. Mises à part quelques grandes villes, la concentration de population est faible. Rien n'est adapté à notre tissu économique", déplore Jean-Charles Martinelli, président de la chambre des métiers et de l'artisanat de Haute-Corse. 

Demande de réouverture à la mi-décembre

Alors comme au printemps dernier, chacun tente de trouver des solutions pour ne pas définitivement fermer : la mise en place de drive, notamment. Insuffisant. 
Mercredi, la chambre de commerce et d'industrie de Corse-du-Sud, les acteurs institutionnels locaux et des représentants de commerçant se sont réunis pour réfléchir à des propositions à soumettre prochainement au préfet. 

Elles comprennent une réouverture des commerces à la mi-décembre. "Nous sommes suspendu à un amendement qui est actuellement en étude qui donnerait le droit aux préfets d'autoriser ou non les réouvertures. Pour le moment, rien ne peut être envisagé avec le préfet temps que Paris garde sa position", explique Marina Fondacci, présidente de la fédération des associations du centre-ville d'Ajaccio. 

Jean-Charles Martinelli, lui, veut aller plus loin et plaide pour une réouverture des petits commerces immédiatement. "Aucun cluster n'a été identifié dans les commerces. Les professionnels ont vraiment été exemplaires dans l'application du protocole sanitaire", martèle-t-il. 

D'ailleurs, si la situation sanitaire permet une réouverture, ce protocole sera renforcé. "Nous pensons à proposer des créneaux horaires restreints, la prise de rendez-vous ou encore un nombre limité de clients en fonction de la taille de la boutique", reprend Marina Fondacci. 

Vers un marketplace régional ? 

En se basant sur le succès de la plateforme de commandes en ligne lancée à Porto-Vecchio, la CCI de Corse-du-Sud mise également sur la création d'un marketplace à l'échelle régionale.

C'est une bonne initiative, mais sur ce terrain, on est déjà déficitaire face à des énormes sites comme Amazon. Mais il faut nous battre avec nos armes.

Jean-Charles Martinelli, président de la chambre des métier et de l'artisanat de Haute-Corse

"Toutes les initiatives sont bonnes à prendre, ne serait-ce que pour la visibilité ou faire quelques ventes. Mais c'est un réflexe que n'ont pas forcément tous les consommateurs et certains artisans comme les coiffeurs ne peuvent pas en bénéficier", souligne Marina Fondacci. "C'est une bonne initiative, mais sur ce terrain, on est déjà déficitaire face à des énormes sites comme Amazon. Mais il faut nous battre avec nos armes", complète le président de la chambre des métiers et de l'artisanat. 

En attendant, certains se mettent déjà en ordre de bataille sur les réseaux sociaux. Les groupes Facebook proposant drive et livraisons de produits alimentaires et non-alimentaires se multiplient. 

À l'image de "Drive et livraisons des petits commerçants Ajacciens" créé par François Trotin. Une condition pour pouvoir partager sur ce groupe : posséder un numéro de siret. Depuis son lancement, la page compte déjà 5.000 membres. 

Si l'initiative est vue d'un bon œil par la présidente de la fédération des associations du centre-ville d'Ajaccio qui préconise à ses adhérents "d'être le plus présents possible sur les réseaux sociaux", elle soutient "rien ne peut compenser la perte, nos chiffres d'affaires sont anecdotiques". 
 
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