Les présidents de l’Assemblée de Corse ont été reçus par le président du Sénat, ce mardi. Gérard Larcher a reconnu les spécificités insulaires mais s’oppose à certaines demandes de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.
Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a assuré mardi au président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et à celui de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, que la Haute Assemblée « suivra avec attention » leurs travaux après la création d'une collectivité territoriale unique.
« La Corse a connu une évolution majeure de sa gouvernance territoriale, avec la fusion des deux départements et de la collectivité territoriale préexistante pour former une collectivité territoriale unique à statut particulier », a dit dans un communiqué Gérard Larcher après avoir reçu les deux responsables corses. « Conscient de l'importance de cette évolution, le Sénat suivra avec attention les travaux du Conseil exécutif, de l'Assemblée de Corse ainsi que ceux de la Chambre des Territoires de Bastia », a-t-il poursuivi.
Toutefois, dans ce même communiqué Gérard Larcher a souligné, « si la spécificité insulaire de la Corse et son identité doivent être prises en considération, la République est une et indivisible. Le Sénat sera à la fois garant de l'unité nationale et initiateur de libertés nouvelles accordées à nos territoires ».
Adaptation des lois
Le président du Sénat s'est également prononcé en faveur d'une évaluation de la loi de 2002 relative à la Corse qui permettait à la collectivité territoriale de Corse de faire des propositions d'adaptation des lois et règlements. « Ce mécanisme n'a pas fonctionné », a-t-il jugé. « Bien que l'Assemblée de Corse ait usé à de nombreuses reprises de sa faculté de proposition d'évolutions législatives et réglementaires, ses propositions, dans leur majorité, n'ont pas été prises en compte », a-t-il complété.
Le Sénat, a-t-il dit, « est en faveur des démarches d'expérimentation, d'adaptation et de différenciation qui partent des réalités du terrain », et il examinera « avec attention, pour les collectivités à statut particulier comme la collectivité de Corse, la Ville de Paris ou la métropole de Lyon, les propositions tendant à modifier l'article 72 de la Constitution pour permettre un exercice différencié des compétences qui leur sont dévolues ».
En revanche, Gérard Larcher a réaffirmé son opposition au statut de résident et à la co-officialité de la langue corse. Lundi, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, reçus par le Premier ministre, Édouard Philippe, avaient dit que le déplacement d'Emmanuel Macron en Corse le 6 février devrait avoir un volet « politique » visant à donner « le la » de l'exécutif sur le dossier corse.