En cette période hivernale, une attention particulière est apportée aux plus démunis. Des associations comme la Croix-Rouge ou Fratellanza œuvrent au quotidien pour leur venir en aide. Nos équipes les ont suivies le temps d'une soirée. Reportage.
Chaque soir d’hiver, un véhicule de la Croix-Rouge sillonne les rues de Bastia. Sa mission : venir en aide aux sans-abris.
"On demande ce qu'ils veulent, une soupe, un café ou on discute avec eux, ça leur fait plaisir", indique Yves Cerutti, bénévole à la Croix-Rouge.
Depuis 12 ans, il est quotidiennement au contact de personnes en détresse, toujours plus nombreuses. "La situation empire. Je crois qu'il y a de plus en plus de monde dans la précarité, malheureusement."
7000 repas
Dans le centre-ville, les bénévoles connaissent précisément les lieux où s’abritent les SDF. Si ce soir-là, ils ne sont pas aux endroits habituels, en revanche, ils sont nombreux à l’accueil de jour de Fratellanza, rue Luce de Casabianca.
Tous les soirs, les plus démunis peuvent venir y prendre leur repas. L’an passé, l’association en a servi plus de 7000.
"Pour ceux qui ont de petits revenus, on demande 1 euro symbolique, et pour ceux qui n'ont pas de revenus, histoire de faire une petite participation, on demande de réaliser quelques tâches telles que passer un chiffon sur la table ou faire la vaisselle", explique Thérése Marques, animatrice sociale à l'association.
Soutien
Sur place, une majorité d’hommes, mais aussi quelques femmes. Des personnes souvent en grande précarité, en rupture familiale, affaiblies psychologiquement. En plus du réconfort, l’association leur apporte aussi un soutien administratif.
"Cela fait deux ans que je suis à la rue, j'ai trouvé un refuge pour me protéger l'hiver. C'est bien ici, on est bien logé, le personnel est gentil avec moi. Ils sont gentils avec tout le monde", témoigne Mimoun Hamdoun.
"Ils m'ont aidé pour trouver un logement, et maintenant je viens là juste pour utiliser l'internet, prendre juste un petit café, rencontrer les gens", raconte Belkacem Khabil.
Centre d'hébergement
Beaucoup de personnes présentes ce soir-là iront quant à elles passer la nuit au centre d’hébergement de Fratellanza, à l’ancien hôpital de Toga.
Dans cet accueil de nuit, 13 lits, tous occupés, comme souvent. Un taux de remplissage de 97% en 2023. En ce début janvier, la demande ne faiblit pas.
Pour l’équipe de la Croix-Rouge, la maraude se poursuit, du foyer de Toga à celui de Saint Joseph.
Cette nuit-là, sur les 18 lits gérés par l’association du foyer de Furiani, 6 sont disponibles.
"Sortir de cette galère"
"Ici, c'est une étape. Il ne faut pas que ça devienne vraiment un lieu de vie. Il faut que ce soit juste un passage", souligne Florent Rogliano, veilleur de nuit au foyer de Toga.
Un passage qui peut aussi durer. Un jeune Ajaccien d’une vingtaine d’années est hébergé depuis un an : "J'essaie de mon côté de trouver du travail, trouver un appartement au plus vite pour sortir de cette galère".
À Bastia, les associations d’aide poursuivent leur travail en commun tout l’hiver. L’équipe de la Croix-Rouge effectuera ses maraudes quotidiennes jusqu’au 31 mars.
Le reportage d'Alain Stromboni et Daniel Bansard :