Quelle sera la mobilisation de la manifestation prévue le 3 février ? En 20 ans, aucune cause n'a égalé en nombre le cortège formé après l'assassinat du préfet Erignac. Très peu de rassemblements ont franchi la barre des 10 000 participants. Plusieurs ont donné lieu à de violents débordements.
Mercredi 11 février 1998, cinq jours après l’assassinat du préfet Claude Erignac. À Ajaccio, ils sont 20 000 à manifester contre la violence à Ajaccio et presque autant à Bastia. 15% de la population corse est dans la rue. Un record. La population manifeste sans banderole, sans discours et dans le silence.
Dans la cité impériale 11 ans plus tard, l’ambiance est toute autre. Des heurts éclatent en marge d’une manifestation de soutien à Yvan Colonna, condamné la veille à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac. Pendant plusieurs jours la situation est très tendue.
Arrêtés Miot
Le lundi 30 mars 2009, en marge d’un rassemblement lycéen, un jeune bastiais passe plusieurs jours dans le coma après un tir de grenade lacrymogène en pleine tête. En réaction, une manifestation est organisée à Bastia le samedi à l’appel de plusieurs syndicats et partis indépendantistes. La manifestation dégénère rapidement. Parmi les forces de l’ordre 10 personnes sont blessées dont quatre grièvement.
Manifestation plus consensuelle à Bastia pour un statut fiscal dérogatoire. De nombreuses organisations professionnelles et associations sont réunies ainsi que la quasi-totalité de la classe politique insulaire.
Ce 9 février 2009, 10 000 personnes sont présentes pour demander la prorogation des arrêtés Miot, régime dérogatoire sur les successions en Corse. Neuf ans après, presque jour pour jour, une autre manifestation s’organise. Les élus de la majorité territoriale espèrent faire de ce rendez-vous la grande mobilisation de la décennie en Corse.