Senior : comment fonctionne un Ehpad ?

Entre les soins, les financements et la gestion des dossiers, les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) doivent répondre à une organisation millimétrée. Illustration à l’Ehpad de Cavru.

Sous ses airs de peluche, le phoque Paro est un véritable concentré de technologie. Ses développeurs l’ont conçu pour qu’il interagisse avec les personnes atteintes de troubles du comportement et de la communication tels que la démence sénile et Alzheimer.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il fait l’unanimité. « Il veut venir avec moi à la maison ? » , lui demande une patiente. « On l’utilise essentiellement dans un but thérapeutique, pour travailler tout ce qui est mémoire sensorielle, sur le toucher, le fait de le brosser ou de le porter. Il peut nous donner des indications, voir si la personne est encore capable de suivre des consignes très simples », explique Laura Magnin, ergothérapeute au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

En Corse, il n’y a qu’un seul robot comme celui-ci. Car Paro coûte cher, il faut compter 6 000 euros pour un achat ou 100 euros par mois pour une location. Cette dernière option a été choisie par l’Ehpad de Cavru.

Salle Snoezelen


Du robot émotionnel à la salle Snoezelen. Elle concentre un équipement pour les personnes dont les capacités cognitives ont décliné. Coût du matériel : 15 000 euros. Tous les sens des résidents y sont mis en éveil. Ce qui permet à l’équipe soignante de les stimuler et de les observer pour déterminer à quel GIR (Groupes Iso-Ressources) ils appartiennent. Ces GIR sont au nombre de six et définissent l’état de dépendance de la personne âgées. Ils vont de GIR 1 correspondant à la dépendance totale à GIR 6, c’est-à-dire la pleine autonomie.

Ces informations sont centralisées par le docteur Thomas Guilluy, médecin coordonnateur de la maison de retraite. Il est chargé de l’encadrement du personnel médical et de la qualité de la prise en charge des résidents. « Il y a une partie plus administrative dont le rôle principal est d’établir le dossier de tous les résidents, aussi bien au niveau de la cotation GIR et tout ce qui concerne la pathologie des résidents. Ces pathologies génèrent une évaluation par l’ARS, qui, par la suite est responsable des budgets des Ehpad », explique le docteur Thomas Guilluy.




Trois forfaits


Le financement des Ehpad provient en fait de trois forfaits différents. Leur tarif est fixé par l’ARS et la région. Les deux premiers relatifs aux soins et à la dépendance sont réglés par l’État et la Collectivité de Corse. Le forfait hébergement, lui, est à la charge du résident ou de sa famille.

En moyenne, le coût de construction d’une place en Ehpad s’élève à 100 000 euros. Dans les chambres, la domotique est bien présente, même si elle ne saute pas aux yeux. « L’automatisme qui est lié à la domotique va se retrouver dans le lit médicalisé par exemple. Ensuite, le mobilier, c’est un mobilier qu’ils ont connu dans des couleurs classiques. C’est étudié pour rassurer le résident, parce qu’il faut tenir compte du fait que nos résidents sont une génération où le mot domotique même n’était peut-être pas très courant », indique Gilles Becquet, directeur de l’Ehpad mutualiste Vale Longa à Cavru.

Une génération née dans les années 1920 ou 1930 et toujours prête à discuter. Car après tout, il suffit d'être en bonne compagnie pour se remémorer les bons souvenirs et penser à l’avenir.


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