A moins de trois mois du premier tour des élections territoriales, le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) du "22 octobre" appelle dans un communiqué « le peuple corse » à voter pour la liste d’union des nationalistes.
Après leurs victoires historiques aux régionales de 2015 et aux législatives de juin (trois sièges de députés sur quatre), les nationalistes ont annoncé présenter une liste commune fin décembre aux élections à la nouvelle Assemblée de Corse, qui va fusionner les institutions existantes dans l'île.
Pour sa troisième intervention en deux ans, la branche dite "du 22 octobre" du mouvement clandestin sort du silence dans un long texte de sept pages, transmis notamment à Corse-Matin, où il égrène les différents problèmes insulaires : crise des déchets, "croissance disproportionnée de la Grande Distribution", prisonniers politiques, interpellations en série, drogue. Tous les thèmes chers aux clandestins sont rebattus.
Le FLNC pointe également la responsabilité de l'Etat français rappelant qu’au niveau institutionnel "aucune des revendications fondamentales qui ont provoquées la création du FLNC en 1976 n’ont abouti. La reconnaissance officielle du peuple corse, le bilinguisme, l'arrêt de la dépossession des terres agricoles au profit d'un urbanisme débridé, la corsisation des emplois...".
L'avertissement à l'Etat
"Il est permis de penser que l'État français attende le résultat des futures élections territoriales pour savoir quels seront ses interlocuteurs. Mais quoi qu'il en soit, nous attendons qu'il rompe avec le passé", poursuit le FLNC.
Si la "paix n’est pas acquise en Corse" elle est "à portée de main", estime le mouvement clandestin qui invite l’Etat français à "s’engager dans un processus de révision constitutionnelle" et demande, une fois les élections passées, "la mise en œuvre (…) d’un Projet Politique de Fin de Conflit validé par l’Etat français planifié sur une durée de 15 ans".
"Si les voies du changement venaient à rester fermées, cela pourrait conduire notre organisation à revoir ses positions sur la paix qui ne s’est jamais construite unilatéralement", conclu le FLNC.
Pour aller plus loin:
Lire le communiqué du FLNC du 22 octobre
"Il ne peut pas y avoir de chemin en dehors de la démocratie"
"Femu a Corsica et Corsica Libera ont passé un accord stratégique", a réagi Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse. "Dans cet accord stratégique, il est dit très clairement qu’il ne peut pas y avoir de chemin en dehors de la démocratie et de la paix et il est également dit très clairement à tous les Corses que le temps de la clandestinité est révolu."
"On s’est très bien que la politique actuelle de Paris est une politique de fermeture et que cette politique de fermeture n’est pas tenable mais je continue de penser que c’est uniquement à travers le rapport de force démocratique, à travers l’expression par le suffrage universel que le peuple corse fera entendre sa voix et prendra en compte ses intérêts."