Au premier tour des élections territoriales, les résultats des deux listes nationalistes additionnés dépassaient les 50%. Gilles Simeoni, favori du second scrutin, bénéficiera-t-il du report de voix des électeurs Rinnovu ? Paul-Félix Benedetti, son leader, n’a pas donné de consignes.
Passage furtif de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni à la permanence de « Pè a Corsica » ce dimanche matin, jour du second tour des élections territoriales. Puis c’est l’heure d’aller voter.
Malgré la fatigue, la tête de liste reste souriante et coopérative avec les nombreux médias qui le sollicitent. Certes Gilles Simeoni est favori mais il ne crie pas victoire pour autant. Comme la semaine dernière, le candidat se rend place du marché. Sur le chemin, il s’arrête pour saluer Paul-Félix Benedetti, leader du Rinnovu, avant de se rendre au bureau centralisateur pour faire le point sur la participation à la mi-journée.
Accompagné de son frère et de son équipe de campagne, Gilles Simeoni fait le tour du marché. L’occasion pour lui de saluer les Bastiais. La journée va être longue et il le sait. Ainsi, le candidat ralentit le rythme. Mais même lorsqu’il s’accorde des pauses c’est pour répondre aux questions des journalistes.
Alors lorsque son équipe de campagne déjeune à la permanence, il s’éclipse. Après une petite heure de repos, Gilles Simeoni repart de plus belle, et répond aux questions d’un journaliste du Monde sur les enjeux du scrutin et l’après élection. Car à Paris, on pense déjà à demain.
Deux tendances deux ambiances
Du côté des indépendantistes : deux tendances et deux ambiances ce dimanche. La semaine dernière, les résultats des deux listes nationalistes additionnés ont dépassé les 50%. Mais la réalité est toute autre puisque Paul-Félix Benedetti n’a pas donné de consignes de vote pour le second tour.
Et c’est aussi un message clair. « Au vu du blocage et même du mépris tout court pour les anciens électeurs du Rinnovu, je crois qu’il était difficile de donner une consigne claire », explique le leader du Rinnovu.
Le positionnement du Rinnovu n’est pas déterminant pour ce second tour. Mais il sera observé par Jean-Guy Talamoni. Ce dernier, allié à Gilles Simeoni, a dû mettre entre parenthèses ses envies d'indépendance, quand parallèlement le Rinnovu multipliait son score par deux au premier tour dimanche dernier. Un résultat en partie dû aux déçus de l'alliance avec les modérés.
En raison de l'union dès le premier tour, difficile de mesurer le poids électoral de Corsica Libera en 2017. Mais une chose est sûre, face à la montée en puissance du Rinnovu, c'est le leadership des nationalistes indépendantistes qui, aujourd'hui, fait débat.