À chaque vague épidémique depuis 2020, ils sont amenés à tester massivement. Préparateurs en pharmacie, docteurs ou encore infirmiers, les tests font partie de leurs métiers. Ce qui n'était pas forcément le cas avant.
Déchirer le papier qui entoure l’écouvillon, puis l’enfoncer dans les deux narines du patient avant d’analyser les résultats. Toujours les mêmes gestes, la même procédure. Des tests antigéniques, Étienne, préparateur en pharmacie, en réalise une quarantaine par jour. « Là je suis tout seul depuis une semaine. Tous nos rendez-vous sont pris jusqu’à la semaine prochaine », lance-t-il entre deux patients.
Dans la file d'attente, des Corses ou des touristes qui veulent un test pour le « pass sanitaire » ou rentrer chez eux, en Italie par exemple. Mais également beaucoup de personnes cas contact. L’épidémie progresse dans la région avec un taux d’incidence de 496 cas sur sept jours pour 100 000 habitants.
Tester, ce n’est pas notre travail premier
Selon Santé publique France, le nombre de tests (PCR ou antigéniques) réalisés en Corse est en constante progression :
- 12 738 tests réalisés du 28 juin au 4 juillet
- 16754 tests réalisés du 5 juillet au 11 juillet
- 24 709 testes réalisés du 12 juillet au 18 juillet
- Pas encore de chiffres du 19 juillet au 25 juillet
Depuis la mise en place des tests antigéniques en pharmacie en octobre dernier, c’est devenu une routine pour Étienne : « Tester, ce n’est pas notre travail premier. Nous, on doit rendre service aux gens, répondre aux demandes sur les ordonnances ». Ce préparateur en pharmacie regrette que son métier soit davantage tourné vers l’administratif ces dernières semaines. « A côté du test, remplir tous les papiers prend énormément de temps », ajoute-t-il.
Dans une autre pharmacie de l’île, Claire relativise cette situation. « Évidemment, depuis le Covid-19, on passe notre journée à faire des tests. Mais qu’est-ce que vous voulez, on s’adapte. On est obligés. Ce n’est pas spécialement notre métier, mais on nous le demande. »
Ici aussi, les tests antigéniques se multiplient. « Aujourd’hui, on a une personne supplémentaire qui teste. La pharmacienne qui devait partir en vacances n’est finalement pas partie », souligne la préparatrice en pharmacie. Le test covid est désormais un des services principaux rendus par les officines.
50% de l'activité en laboratoire
Dans les laboratoires, pour les tests PCR, les rendez-vous s’accumulent. Laurent Charpenel, docteur, en atteste : « En pleine vague, comme en ce moment, le dépistage [de la Covid-19] représente 50% de notre activité. C’était encore seulement que 20% il y a trois semaines. C’était gérable, mais là avec le pic, moins. »
En laboratoire, « le métier n’a pas changé radicalement. Oui, on a une suractivité, on doit embaucher, travailler en horaires de nuit pour avoir les résultats, mais cela reste de la biologie médicale », détaille le docteur. Mais Laurent Charpenel assure que la profession fait « beaucoup de monotâche. On fait toujours la même chose à la chaîne. Cela manque d’intérêt au bout d’un certain temps. Des personnes sont dédiées au prélèvement ou alors à l’enregistrement des patients. »
Son laboratoire a tout de suite senti l’arrivée de la quatrième vague. Il y a quelques semaines, le taux de tests positifs était de 2% à 3%. Ce lundi 26 juillet, il a atteint 16% dans son établissement.