De nombreux élus ont assisté au discours du chef de l’État ce mercredi à Bastia. À la sortie de l’Alb’Oru, leurs réactions sont en demi-teinte.
À la sortie du discours d’Emmanuel Macron ce mercredi après-midi à Bastia, les conseillers territoriaux de la droite à la collectivité unique semblent plutôt séduits. « C’est un décideur, il a le mérite de fermer des portes de façon, sinon définitive et radicale en tout cas de façon claire. Et en même temps, il ouvre, d’une certaine façon, ce qu’il considère être les portes qui touchent au concours de l’État », estime Jean-Martin Mondoloni.
« Il y a des aspects très concrets qui ont été évoqués comme le diagnostic avec le monde économique. Je crois que c’est important. Le quotidien est revenu souvent, la jeunesse est revenue dans son discours. Donc un discours aujourd’hui encourageant pour la suite des discussions », indique Valérie Bozzi.
« Il ose inscrire la Corse dans la Constitution »
Jean-Charles Orsucci, boudé par le président lors de sa visite alors que le maire de Bonifacio avait porté ses couleurs, ne semble pas lui en tenir trop rigueur. « Moi j’ai cru entendre qu’il donnerait tous les moyens à la collectivité unique de réussir, et c’est pour ça que l’on s’était battu au mois de décembre, pour réussir dans différents domaines.
Nous avons entendu un chef de l’État qui après 50 ans ose inscrire la Corse dans la Constitution et évoque même la possibilité de dépasser le 72. Donc je vais retenir les côtés positifs, après pas de grandes surprises », précise-t-il.
« Je suis un peu déçu »
La socialiste Emmanuelle de Gentili estime pour sa part que la discussion de mardi soir à Ajaccio, a peut-être fait bouger les lignes. « Apparemment les discussions ont porté leurs fruits, puisqu’il y a quand même eu une évolution sur une ouverture potentielle par rapport à l’inscription de la Corse dans la Constitution. C’est très technique mais je crois que c’est une avancée, il faut le noter », déclare-t-elle.
Mais même hors du groupe nationaliste, certains, comme le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni sont beaucoup moins convaincus. « Personnellement je suis un peu déçu. On n’a pas entendu un mot sur les prisonniers, le rapprochement. On a entendu parler du bilinguisme. On a entendu que l’Éducation nationale y donne neuf millions d’euros et ça on le conçoit. Mais aujourd’hui, le corse est une langue étrangère sur lîle. Trois heures dans une école, ce n’est pas possible, on ne peut pas apprendre une langue », souligne-t-il.
Des réactions qui se multiplient ce mercredi soir pour un discours dont on savait qu’il satisferait certains, beaucoup moins que d’autres.