A la veille de la saison estivale 2023, la présidente de l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC) Angèle Bastiani a annoncé un "tournant" dans la politique promotionnelle de la Corse. Son maitre-mot : la déconcentration.
"Le tournant de la déconcentration", c’est ainsi qu’Angèle Bastiani présente la nouvelle phase de la politique promotionnelle de l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC).
Une déconcentration qui se veut triple.
D’abord, temporelle. "La promotion pour juillet et août de la Corse, c'est terminé", affirme Angèle Bastiani. L’objectif : empêcher une trop forte présence touristique sur les deux seuls mois d’été, et attirer les vacanciers tout au long de l'année.
L’an dernier déjà, la promotion de la Corse pour le mois d’août avait été abandonnée par l'ATC. Désormais, ce sont donc les deux mois d’été qui sont concernés.
La déconcentration se veut ensuite géographique. "On ne va plus faire la promotion des sites qui sont déjà trop fréquentés mais plutôt la promotion des sites moins fréquentés", détaille la présidente de l’ATC.
Ainsi les sites "stars" identifiés comme faisant l’objet d’une surfréquentation, à l’instar de Scandola, ne seront plus mis en avant, au profit des "Mare à Mare et Mare è Monti, sentiers très peu fréquentés qui permettent de découvrir la Corse autrement".
"Moins de France, plus d'Europe"
Enfin, Angèle Bastiani vise une déconcentration dite "de provenance". Concrètement, cela veut dire, "moins de France, plus d'Europe et surtout plus d'Italie pour l'année 2023".
"La Corse souffre d’une fréquentation touristique exclusivement domestique", souligne la présidente. En clair, sur l'île, 72% des visiteurs viennent de France. A titre de comparaison, la Sardaigne n’affiche que 50% de fréquentation italienne, selon les chiffres de l’ATC.
Pour diversifier le tourisme insulaire, Angèle Bastiani indique travailler notamment sur les liaisons aériennes. "Nous allons aller chercher les touristes ailleurs, non pas pour les faire venir plus, mais pour les faire venir mieux"; précise-t-elle.
Ailleurs, cela veut dire notamment dans les capitales européennes, "en mettant en place des actions concrètes comme des maisons de la Corse dans ces capitales-là pour exporter la Corse".
Le marché italien en ligne de mire
Et pour se rapprocher plus spécifiquement de l’Italie, la répartition des budgets par marchés émetteurs de touristes a sensiblement évolué depuis 2020. Cette année-là, "40% des dépenses d’achats d’espaces étaient consacrés au marché français et 60 % aux marchés européens dont 7% à l’Italie".
Pour cette année, "27 % des dépenses seront consacrées au marché français, et 73 % aux marchés européens, dont 23 % au marché italien". Un "rééquilibrage" qui a vocation à "s'amplifier" en 2024.
Objectif affiché de l'ensemble de ces actions : "réguler le tourisme". Dans une île où le secteur pèse pour 39% du produit intérieur brut (PIB), le défi est de taille.