La question de la sur-fréquentation des sites naturels se pose parfois en Corse. Plusieurs collectivités, mairies, conservatoire du littoral, parc naturel régional ou collectivité de Corse réfléchissent à comment mieux canaliser les flux.
Ils sont environ 350 000 à s'y rendre chaque année. La Parata est un incontournable pour tous les amateurs de nature visitant Ajaccio.
D'aucuns seraient prêts à mettre la main à la poche. « Si on fait des parkings énormes tout le monde va arriver. Donc il faut peut-être limiter un peu. De là à payer, pourquoi pas, pour entretenir », estime une touriste.
Mais la loi interdit de faire payer l'entrée des sites naturels, ce qui ne facilite pas la gestion des flux. L'impact de la fréquentation humaine sur la faune et la flore est en cours d'analyse avant d'éventuelles mesures. « Quel est le plafond acceptable ? Suite au résultat de cette étude, il y aura des mesures à prendre pour canaliser ou réglementer les flux. […] Peut-être même interdire l’accès durant certaines périodes, comme les périodes de nidification », explique Christian Balzano, directeur du syndicat mixte de la Parata.
Instauration de quotas ?
La question de la sur-fréquentation se pose avec plus d'acuité dans les sites sensibles. Ainsi pour les îles Lavezzi, Corsica Libera a plaidé cet été pour l'instauration de quotas. À Scandola, le passage des navires rapide nuit à la réserve.
La canalisation des touristes devient un enjeu majeur pour le conservatoire du littoral. « Si l’on prend le cas de Palombaggia, on a protégé les dunes, canalisé les véhicules, assurer la sécurité de la circulation des véhicules. Ça demande, sans cesse, de reconcevoir les aménagements, de les adapter à la fréquentation », précise Michel Muracciole, directeur du conservatoire du littoral.
Trois pistes envisagées
Les tentatives de l'Assemblée de Corse pour maîtriser le territoire se sont heurtées à des refus. La taxe spécifique de mouillage pour Bonifacio et la taxe sur les campings cars ont été rejetées par le Parlement. Trois types de solutions seraient toutefois envisageables.
Les touristes peuvent être réorientés vers d'autres sites, les prix des parkings et des services revu à la hausse et les visites limitées. « Sur Bocognano, le maire a une convention où il a limité le nombre de professionnels qui peuvent accompagner les gens sur son canyon. Il y a des dispositifs conventionnels qui peuvent permettre ce type d’outil. On étudie tous les dispositifs actuellement », déclare Daniel Charavin, directeur de l'agence du tourisme de la Corse.
En montagne, la situation ressemble parfois à celle du littoral. Un million de visiteurs s'arrêtent au col de Bavella tous les ans. Le parc naturel régional et l'office de l'environnement réfléchissent de concert à des solutions durables.