Au cœur du golfe de Porto, la Réserve naturelle de Scandola attire chaque été des milliers de touristes. Ces trésors naturels génèrent une véritable manne financière. Depuis cinq ans le nombre de sociétés de promenade en mer a plus que doublé mettant aussi en péril l'équilibre du site.
Impossible ce vendredi de faire une excursion à Girolata, l'une des perles de la Réserve naturelle de Scandola sans avoir réservé. Comme souvent cet été, au départ de Porto, les bateliers affichent complet.
1500 visiteurs sont transportés tous les jours pour visiter la Réserve. En cinq ans, le nombre de compagnies maritimes à Porto est passé de cinq à douze. Sans oublier les plaisanciers, toujours plus nombreux à fréquenter la réserve.
Niché entre de hautes falaises rouges, baigné dans des eaux turquoises, le petit village de Girolata (15 habitants à l'année) est une escale incontournable du site.
Les navettes y déposent leurs flots de passagers toutes les 30 minutes. Une manne pour les restaurateurs, même s'il s'agit pour eux "de faire un service de 180 couverts en 1h30".
Au port, il faut aussi gérer les plaisanciers et leurs poubelles. Un service compris dans le prix du mouillage réglementé d'une quarantaine de bouées. L'accueil des plaisanciers représente 75% du chiffre d'affaire du port.
Selon les scientifiques, cette sur-fréquentation touristique perturbe l'espèce emblématique du site, le balbuzard qui nidifie sur les falaises.
Une quarantaine de couples a été recensée sur le littoral insulaire, dont 8 dans la Réserve, quand elle n'en comptait que deux à sa création.
Mais, selon les scientifiques, les navettes passent trop près, et les dérangent, "jusqu'à 420 dérangements par jour" rapporte Jean-Marie Dominici responsable de la Réserve naturelle de Scandola. Et, peu à peu, ils abandonnent leur nid…
Créé en 1975, la Réserve naturelle de Scandola compte 900 hectares terrestres et 1000 hectares marins. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco et fait partie des aires marines protégées de la France.
Elle s’étend sur 80 kilomètres, de la presqu’île du Capo Rosso, sur la commune de Piana, jusqu’à la limite Nord de la commune de Galeria.
Le mouillage y est autorisé seulement du lever au coucher du soleil, interdit la nuit sur l’intégralité de la réserve. Une partie est totalement protégée, de jour comme de nuit.