Un Corse soupçonné d'être à la tête d'un trafic international de montres de luxe

Lundi 27 juin, les autorités judiciaire et policière ont annoncé avoir démantelé, dans le sud de la France, un "réseau international de receleurs" spécialisés dans la revente de montres de luxe volées. Un Corse de 42 ans est soupçonné d'en être le chef présumé.

Un "réseau international de receleurs", spécialisé dans la revente de montres de luxe volées, a été démantelé dans le Sud de la France, ont annoncé lors d'une conférence de presse, lundi 27 juin, la police judiciaire (PJ) de Nice et le parquet de Marseille.

Ainsi, neuf personnes sont soupçonnées d'être impliquées dans ce vaste trafic qui a conduit à l'ouverture d'une information judiciaire pour "association de malfaiteurs", "recel de vol en bande organisée" et "blanchiment". Parmi elles, cinq ont été mises en examen, dont quatre écrouées et deux autres sont "en cours de présentation" à un juge, ont indiqué les autorités judiciaire et policière. Deux mandats d'arrêts européens ont également été émis à l'encontre de deux personnes résidant en Belgique.

De 10.000 à 400.000 euros de valeur

Débutée à l'été 2021, l'enquête initiée par la PJ de Nice a mis au jour une "organisation criminelle de grande envergure avec les moyens d'écouler des produits de luxe à grande échelle", a insisté Florent Mion, chef de la PJ de Nice. Depuis plusieurs années, ce sont des "centaines de montres", dont la valeur pouvait varier de 10.000 à 400.000 euros, qui auraient été dérobées, parfois avec violence, dans plusieurs métropoles européennes.

Les voleurs, qui pouvaient séquestrer leurs victimes, revendaient à moitié prix leur butin au chef présumé de ce réseau, un Corse de 42 ans, qui les écoulait ensuite à prix neuf. Selon les enquêteurs, ce dernier faisait appel à des horlogers et bijoutiers à Nice, Lyon, Paris, Andorre ou Anvers qui s'assuraient de faire disparaître l'origine de ces montres de luxe numérotées et les reconditionnaient dans un emballage, falsifiant ainsi leur "traçabilité". Les montres étaient aussi bien vendues à des clients "de bonne foi" qu'à des narcotrafiquants qui utilisaient les montres pour blanchir de l'argent de la drogue à l'étranger, notamment à Dubaï, en achetant des biens immobiliers.

Un "passionné d'horlogerie dite de luxe"

Personnage à "double face", capable de "séduire ses clients" comme "d'intimidation", selon Florent Mion, le chef présumé du réseau, qui n'a pas reconnu les faits, a été décrit comme un "escroc de très haut vol". "Membre du banditisme", il connaissait des narcotrafiquants que ce soit dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Corse ou en région parisienne. Arrêté près de Nice, l'homme multipliait les trajets entre la Côte d'Azur, l'Espagne, Paris, Dubaï et la Belgique.

Pour son avocat, Me Julien Pinelli contacté par France 3 Corse, il est "bien trop tôt pour le considéré comme déjà coupable des faits qu'on lui reproche. Nous ne sommes qu'au début de cette instruction." S'il refuse de dévoiler le nom de son client, il confirme que l'homme est "connu" et "passionné d'horlogerie dite de luxe". "Cela lui a permis de réaliser de nombreuses opérations d'achats et de reventes. Naturellement, il a toujours été particulièrement attentif à l'origine des modèles qui lui étaient proposés s'agissant essentiellement d'achats et de reventes entre particuliers et s'assurant tant qu'il le pouvait que ces modèles étaient porteurs de factures, de certificats d'authenticité. Aujourd'hui, il est amené à répondre de faits de recel, l'enquête dira si certains des modèles qui lui ont été proposés ont trompé sa vigilance et, peut-être étaient d'origine frauduleuse, sans que mon client n'en ai été informé", précise Me Julien Pinelli.

En tout 152 montres, 137.000 euros en liquide, 3 véhicules et 3 kg de cocaïne ainsi que des certificats d'authenticité vierges et des pièces détachées aux numéros de série non-visibles ont été trouvés, "dissimulés" en France et en Belgique au cours des interpellations menées entre le 21 et 23 juin.

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