Dans la soirée du lundi 23 décembre, des coups de feu ont été tirés à l'intérieur du Lamparo, un établissement du centre-ville d'Ajaccio. Parmi les sept personnes blessées, l'une d'elles est décédée ce mardi matin à l'hôpital. Le parquet a ouvert une information judiciaire criminelle du chef de tentative de meurtre et meurtre.
Les faits sont survenus dans la soirée de ce lundi 23 décembre à Ajaccio.
Vers 23 heures 30, des coups de feu ont été tirés à l'intérieur du Lamparo, un bar du centre-ville très fréquenté.
"Un individu qui se trouvait au sein de l'établissement a ouvert le feu pour une raison encore indéterminée contre un individu qui fréquentait le bar", indique ce mardi matin dans un communiqué Nicolas Septe, procureur de la République d'Ajaccio.
Le tireur a fait feu à plusieurs reprises. Au total, sept personnes ont été blessées. "Quatre victimes ont été prises en charge sur place, trois autres se sont présentées aux urgences de l'hôpital", explique le chef du parquet.
Âgé de 33 ans
L'une des victimes, qui avait été transportée en urgence absolue vers le centre hospitalier de la Miséricorde, est "décédée des suites de ses blessures" ce mardi matin, confirme le procureur.
Il s'agit de Pierre-Louis Giorgi, dit "Pilou". Âgé de 33 ans, l'homme était très connu et apprécié à Ajaccio, notamment dans le milieu du sport. Il pratiquait la boxe et avait combattu en amateur.
Sapeur-pompier professionnel, il avait été décoré, avec quatre de ses collègues, de la médaille de bronze de la sécurité intérieure à la suite d'un incendie à Bastelica en mars 2017.
"L’autopsie du jeune pompier décédé à la suite du tir mortel aura lieu jeudi", précise le parquet.
Concernant les six autres personnes blessées ce lundi soir au Lamparo, elles ont été également prises en charge aux urgences de l’hôpital. Certaines d'entre elles présentaient des blessures plus sérieuses mais, ce mardi soir, leurs jours ne seraient plus en danger.
Sur place, cette nuit, un important dispositif a été déployé par les forces de l'ordre afin de sécuriser la zone autour du Lamparo qui accueillait beaucoup de monde en cette soirée de vacances de Noël. Le bruit des tirs a notamment provoqué un mouvement de foule à l'intérieur du bar où les services de la Direction interdépartementale de la police nationale de Corse-du-Sud (DIPN 2A) ont ensuite commencé leurs premières investigations.
Une personne "activement recherchée"
Ce mardi en fin de journée, l'enquête pour "tentative d'assassinat et assassinat" a été requalifiée "à ce stade du chef de tentative de meurtre et meurtre" par le procureur qui a ouvert une information judiciaire criminelle.
"À ce stade, explique-t-il, de nombreuses investigations sont en cours pour retrouver l’auteur des faits. La personne identifiée serait âgée d’une quarantaine d’années et est activement recherchée par les services de police judiciaire. Les investigations sont nombreuses et avancent rapidement. Plusieurs pistes sont en cours d’exploitation afin de parvenir à l’interpellation dans les plus brefs délais de la personne identifiée comme ayant été à l’origine de cet acte criminel."
Un peu plus tôt dans la matinée de ce mardi, dans un autre communiqué, Nicolas Septe avait indiqué privilégier "la piste d’un différend d’ordre privé survenu au sein de l’établissement entre l’auteur des coups de feu et la victime décédée [...] sans qu’aucune autre piste ne puisse être cependant exclue d’emblée".
Soutien psychologique
À la suite de ces événements tragiques, le préfet de Corse Jérôme Filippini a ordonné la fermeture administrative de l'établissement pour une durée de deux mois, soit jusqu'au 24 février 2025. Dans l'arrêté, le représentant de l'État estime notamment que la "gestion de ce commerce constitue une source de troubles graves à l'ordre public du fait des actes criminels et délictueux qui s'y sont déroulés" et que "le risque de représailles est important".
Dans ce même texte, sont également évoqués les antécédents de l'établissement. Un mois plus tôt, l'un des gérants avait été victime d'une tentative d'homicide, à une centaine de mètres du Lamparo.
Une cellule de soutien psychologique a été mise en place à destination des familles des victimes ainsi que des personnes touchées.
Lundi soir, devant ce bar du centre-ville, beaucoup de jeunes se disaient "choqués" et dans l’incompréhension la plus totale.
En cette veille de Noël, cette onde de choc a traversé la ville entière et s'est répandue bien au-delà, en témoignent les nombreuses réactions que ce drame a suscitées à travers toute l'île.