Ce vendredi 31 mars, le tableau dit de la Madone de Brando devait être vendu aux enchères à Paris. L’œuvre a finalement été retirée de la vente sur décision du ministère de la Culture qui avance que la peinture entre dans le domaine public de la commune.
Tensions à l’hôtel Drouot. Ce vendredi 31 mars, le ministère de la Culture a décidé de retirer le tableau dit de la Madone de Brando du catalogue de la vente aux enchères où il était inscrit.
Le ministère de la Culture considère que la vente de l’œuvre entre le curé du village et son acquéreur, il y a 184 ans, est illicite. "Depuis plusieurs semaines nous avons monté un dossier pour prouver l'illégalité de la vente que nous avons transmis au ministère et au maire de Brando. Notamment en démontrant que la pièce faisait partie du domaine public de la commune", explique Antonia Luciani, conseillère exécutive en charge notamment de la culture.
De part ce régime juridique, la Madone de Brando est imprescriptible et inaliénable.
Négociations
Le commissaire-priseur de l'hôtel Drouot considère quant à lui que l'œuvre entre dans les biens privés de la commune, et peut donc être vendu. "Il a maintenu cette position jusqu'à tard dans la soirée, jeudi. Dans un document de six pages, il a notamment soutenu que les éléments que nous avions fourni au dossier n'étaient pas suffisamment argumentés", complète la conseillère exécutive.
Ce vendredi, des membres de la collectivité de Corse ont fait le déplacement à Paris. Leur but était de racheter, aux enchères, la Madone de Brando afin de la restituer à la Corse. En partenariat avec la Fondation du Patrimoine, une participation populaire avait été organisée et avait notamment permis de récolté 55.000 euros. "Ce retrait est une victoire, nous sommes très contents, car nous n'étions pas sûrs de pouvoir se porter acquéreur. L'œuvre aurait pu partir dans une collection privée ou à l'autre bout du monde", se félicite la conseillère exécutive.
Désormais, des négociations vont être entamées avec les propriétaires de la Madone de Brando. Si tout se passe bien, la mairie de Brando en deviendra la propriétaire et la collectivité de Corse la dépositaire. À terme, elle pourrait être exposée au musée de la Corse.