VIDÉO - “En Corse, le message du pape sera l’espérance et que nous puissions vivre et rayonner de notre foi”, assure le cardinal Bustillo

La visite du pape en Corse doit se dérouler, dimanche 15 décembre, à Ajaccio. Alors que sa visite n’a pas encore été officialisée, le cardinal Bustillo a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La visite du pape en Corse devrait être officialisée dans quelques heures. Le dimanche 15 décembre, le souverain pontife est attendu à Ajaccio pour un déplacement historique dans l’île.  

Moins d’un mois avant son arrivée, le cardinal Bustillo a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.  

La visite du pape n’a toujours pas été officialisée, est-ce courant pour un voyage annoncé depuis plusieurs semaines maintenant ? 

Ce qui n’est pas très courant, c’est d’avoir un timing aussi étroit. D’habitude, lorsqu’il est à Marseille ou ailleurs, il y a un timing beaucoup plus éloigné dans le temps, donc on a la possibilité de préparer, d’organiser... 

Nous, on a trois semaines devant nous. Il a fallu faire en vitesse, mais on a pu compter sur l’aide de l’État, de la préfecture, la collectivité de Corse, la mairie d’Ajaccio, le Vatican, le diocèse... Il y a une belle collaboration pour créer un événement heureux pour tous les Corses.  

Le président de la République, lui, ne semble pas collaborer. Vous avez parlé ce matin d’ajustements diplomatiques. De quels types d’ajustements s’agit-il ?  

Il y a des pratiques entre les États qui sont naturelles et normales. Elles sont liées au respect de deux institutions. Le Vatican ne peut pas venir chez nous s’il n’y a pas l’accord ou si le pape sait qu’il y a un problème, une difficulté, ou l’autorité n’est pas d’accord.  

Donc pour que le pape puisse venir et ne pas provoquer de polémique ou de tensions, il demande une invitation. C’est une pratique naturelle et normale. Actuellement, le président de la République est loin et nous sommes un peu pressés.  

Mais ce qu’il me semble important de dire, c’est que le projet est là, il s’organise, il se fait. On a le soutien de toutes les institutions. Après, il y a des ajustements que je veux respecter et que nous devons respecter par rapport à la voie diplomatique.  

En matière de protocole, est-ce que le président de la République sera là pour accueillir le souverain pontife le jour de son arrivée ?  

Il y a un dialogue entre le Vatican et l’Élysée pour voir à quel moment ils peuvent se voir. Donc il est fort probable que le président soit là. Tout le monde sait qu’ils sont proches, ils se parlent avec beaucoup de liberté et de vérité. Et ils s’apprécient. Il y a forcément des questions de pratique, pas très urgentes, pour organiser cette rencontre, mais ils vont se voir.  

Vous êtes à l’origine de cette visite pontificale, quelles sont les raisons qui ont incité le pape à venir en Corse ? 

Quand on invite le pape, je pense que chaque évêque est fier de dire : ‘Voilà d’où je viens, voilà ce que je vis avec le peuple que vous m’avez confié.’ C’est le pape qui m’a nommé ici. J’ai parlé avec lui, il y a une dizaine de jours et je lui ai dit ce que nous vivons en Corse, ce que nos pratiques, nos traditions. Et il est sensible à la dimension de tradition populaire, de la piété populaire.  

Ici, le peuple sort souvent dans la rue, donc le sacré est manifesté aussi dans l’espace public. Il n’y a pas de polémique, il n’y a pas de conflit, il n’y a pas de problème, au contraire. On perpétue les traditions de nos ancêtres, ça, c’est positif. Le pape a apprécié cet aspect, je pense que cela fait partie de la prédication du pape depuis le début de son pontificat : l’animation populaire, les périphéries.  

Je signale quand même que le pape Jean-Paul II est allé en Sicile, en Sardaigne, partout. Le pape Benoît XVI est allé en Sardaigne et en Sicile. Le pape François est allé en Sardaigne, en Sicile, à Malte. Nous sommes à côté, on est à 300 kilomètres, on n’est pas loin. Donc je dis pourquoi ne pas venir en Corse ?  

Près de 800 Corses, s’étaient rendus, en septembre 2023, à Rome pour assister à votre création comme cardinal. Vous aviez déjà confié sur notre antenne que leur présence, et leur clameur, avaient été remarquées par le pape. Ça a pu jouer aussi ?  

Oui, le pape a aussi souligné cette ferveur. À un certain moment, il y a eu une acclamation de joie qui n’était pas du tout calculée, ni programmée. Tous les Corses présents ont crié de manière assez forte et cela a été entendu partout à Rome.  

Je trouve que c’est très beau d’un point de vue symbolique. Il y a un an, les Corses se sont rendus à Rome, un an après, Rome vient en Corse. Ce sont des mouvements, des liens de communion et de confiance que je trouve très intéressants, très symboliques et très beaux. 

Et d’un point de vue personnel comment vivez-vous cet instant ? C’est un sacré tour de force ?  

Je suis fier qu’il vienne en Corse et c’est une responsabilité aussi. C’est une responsabilité parce que je suis le pasteur de l’Église. Je tiens à ce que l’Église en Corse puisse vivre quelque chose de beau, une célébration pleine d’espérance, de joie. On arrive à la fin de l’année, une année un peu compliquée d’un point de vue politique, social et autre, que nous puissions vivre quelque chose de beau, plein d’espérance, heureux. C’est l’hiver, qu’il y ait un peu de lumière à 10 jours de Noël.  

Quel message viendra-t-il délivrer spécifiquement aux Corses ?  

Il viendra nous parler de l’importance de la piété populaire, il va nous parler aussi de l’importance de la laïcité à la Corse, même si parfois certains se posent des questions. Mais nous avons une manière de vivre la laïcité qui est saine, intelligente et opportune pour une période sociale et politique complexe comme la nôtre.  

Pourquoi ? Parce que l’on dialogue entre nous, il n’y a aucune complicité de pouvoir, il y a un respect de la fonction et de la mission de chacun. Si je parle avec un député, un maire, ou le président de la collectivité, je ne vais pas chercher une logique de pouvoir. 

On a une responsabilité et on n’oublie pas le peuple qui nous a été confié. Si on oublie le peuple, si on oublie la proximité, on s’éloigne de l’essentiel. Il est important alors que nous sommes dans cette dynamique de contact et de proximité avec le peuple pour vivre un moment heureux. Son message sera l’espérance, la joie et que nous puissions vivre et rayonner de notre foi.  

L'entretien en intégralité :

durée de la vidéo : 00h08mn36s
Cardinal Bustillo ©France Télévisions
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information