Procès Régis de Camaret: 12 à 15 ans requis

"Des dossiers de viol avec autant d'éléments, il y en a peu. Il n'y a strictement aucun doute" a dit l'avocat général. Les avocats des victimes ont dénoncés les mensonges de l'accusé. "Acquitter Régis de Camaret, c'est dire que toutes ces femmes ont menti!", a prévenu Me Baudoin Dubelloy. 

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L'ancien entraîneur de tennis Régis de Camaret, condamné en première instance à huit ans de prison en 2012 pour les viols de deux anciennes pensionnaires mineures de son club de Saint-Tropez.
L'ancien entraîneur de tennis Régis de Camaret "a menti" devant la cour d'assises du Var où il comparaît en appel pour le viol de deux mineures, 25 ans après les faits, ont dénoncé mardi les avocats des victimes, en détaillant les actes d'un pédophile "sans remords".
Régis de Camaret, condamné en 2012 à Lyon à huit ans de prison pour les viols de deux anciennes pensionnaires mineures de son club de Saint-Tropez, devrait connaître dès mardi le verdict des jurés (huit femmes et quatre hommes) au terme d'un procès de sept jours.

"Sans remords"

L'accusé de 71 ans, encouragé par son avocat, s'est drapé dans le silence pendant presque tout le procès, avant de nier avoir violé Stéphanie et Karine, les deux seules parties civiles, aujourd'hui des mères de famille de 37 ans encore profondément traumatisées.
Vingt-six autres femmes, âgées de 37 à 50 ans, ont déclaré avoir subi à l'adolescence des contacts physiques équivoques, des agressions sexuelles ou des viols. Elles se sont exprimées à Draguignan en tant que témoins, les faits étant frappés de prescription.

"Elles étaient nues devant vous, elles ont tout déballé, leur vie, leur intimité", a souligné face à la cour Me Isabelle Colombani, avocate de Stéphanie. 


Devant elles, Régis de Camaret n'avait "pas d'empathie, pas de remords, pas de culpabilité" et "il a rarement pris la parole, sauf pour nous dire les classements tennistiques des joueuses", a-t-elle dénoncé.
Josette Sanna

"Le courage de parler"

Me Baudoin Dubelloy, qui défend Karine, a pour sa part rendu hommage à toutes les victimes prescrites qui "ont eu le courage de parler" sur leur vie difficile et leur intimité brisée. En particulier, la championne Isabelle Demongeot (ex-numéro deux française) qui a "accepté de s'exposer", en parlant de "ses souffrances physiques les plus intimes".

"Acquitter Régis de Camaret, c'est dire que toutes ces femmes ont menti!", a-t-il prévenu.

"Régis de Camaret a l'intelligence acérée, il anticipe comme un sportif de haut niveau, il sait ce qu'il fait", a estimé Me Dubelloy.

"Je regrette qu'il ait été absent de ce procès en se réfugiant derrière une défense de silence".

"Régis de Camaret a violé Stéphanie pendant une année à plusieurs reprises en venant plusieurs fois par semaine dans sa chambre", a rappelé Me Colombani au sujet de sa cliente. "Il nous dit qu'il sortait par la fenêtre, mais quand vous avez rien à vous reprocher, M. de Camaret, vous passez par la porte!" Contrairement au premier procès d'assises de Lyon, Régis de Camaret n'a plus demandé "pardon" à Stéphanie, "on fait marche arrière", a-t-elle fustigé.

Me Dupont-Moretti plaide l'acquittement

L'avocat général a terminé son réquisitoire peu après 15h. Me Dupond-Moretti, avocat de la défense a ensuite pris la parole. Il a plaidé l'acquittement.
"Les faits pour lesquels Régis de Camaret est renvoyé devant la cour d'assises sont prescrits.

 La prescription, c'est une règle de droit! Si vous n'en voulez plus, écrivez au Garde des Sceaux". 


Il poursuit: "Si vous l'acquittez au nom de la prescription, ça ne voudra pas dire qu'elles sont des menteuses!".
Le président de la Cour d'assises a ensuite donné la parole à Régis de Camaret qui a déclaré:

"J'ai honte et je demande pardon."

A 16h30, la cour s'est retirée pour délibérer. 

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