Sa condamnation pour viol révisée, l'ex-maire de Vence Christian Iacono rejugé

Condamné en 2009, puis en appel en 2011, pour le viol de son petit-fils Gabriel, qui s'est depuis rétracté, l' ancien premier magistrat de la commune de Vence  Christian Iacono,est rejugé dès lundi devant les assises du Rhône lors d'un procès en révision, rarissime en France.

C'est le 3è et dernier procès. Une affaire  familiale douloureuse, à rebondissements, qui trouvera enfin, son aboutissement avec cet ultime rendez-vous judiciaire devant la Cour d'Assises du Rhône.
Christian Iacono, 80 ans, ex maire de Vence,  comparaît dès ce lundi et jusqu'au 27 mars, pour le viol présumé de son petit fils Gabriel, au terme de deux verdicts de 9 ans de prison, puis d'une procédure de révision.

Le procès en révision est extrêment rare en France 

Depuis 1945, seulement huit condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d'une procédure de révision, dont une seule fois, en 2011, dans une affaire sexuelle.

Le huis clos demandé par Gabriel



Le procès pourrait se tenir à huis clos, à la demande du petit-fils. Gabriel, 24 ans, père de famille et agent de sécurité dans un magasin, veut un procès serein, loin de toute médiatisation.

 Je veux le huis clos total, si je peux l'avoir je préfère. Comme on est sur une dernière ligne droite, je souhaite être dans la tranquillité et dans l'ambiance la plus sereine possible, notamment lors de mon passage à la barre



Christian Iacono attend que son innoncence soit reconnue


Quant à Christian Iacono, il "préférerait sans doute un procès public afin que la décision d'acquittement dont il pourrait bénéficier soit éclairée par des débats publics. Malheureusement ce n'est pas lui qui a le choix", souligne l'un de ses avocats, Me Gérard Baudoux.
L'ancien élu "espère" que ce troisième procès "consacrera son innocence après 15 années de procédure durant lesquelles il n'a jamais cessé de la clamer", rappelle le conseil.


Un contexte compliqué

Gabriel Iacono aborde l'audience "avec crainte et une certaine appréhension". "J'ai l'espoir qu'on pourra enfin tourner la page"
C'est un jeune homme repentant, pénitent qui s'apprête à traverser un moment extrêmement difficile et douloureux, parce que tout cela va mettre un peu plus en évidence le mal qu'il a fait, et le mal qu'il va subir vis-à-vis de ceux qui le soutenaient pendant le temps de l'accusation, résume Me Luc Febbraro, son avocat.


Rappel de la procédure

Le 18 février 2014, après 14 ans de "calvaire", Christian Iacono avait obtenu devant la Cour de révision l'annulation de sa condamnation à neuf ans de prison. Après un rebondissement spectaculaire en mai 2011: son petit-fils s'était subitement rétracté dans un courrier au parquet de Grasse (Alpes-Maritimes).

Personne ne m'a poussé à l'incriminer. Pour autant je n'ai pas menti. J'y croyais vraiment


explique-t-il alors.
Les faits étaient censés s'être déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans. Ses accusations ont valu à son grand-père seize mois de prison en quatre séjours sous les verrous, avant sa libération en avril 2012.


Gabriel et ses doutes au second procès

Devant la Cour de révision, il lui avait demandé "pardon" après avoir expliqué, lors d'un supplément d'information consécutif à ses rétractations, qu'il avait menti, petit, "pour attirer l'attention", réunir ses parents autour de lui.
Il expliquait aussi avoir "été convaincu par les divers médecins de la réalité de (ses) propres mensonges jusqu'au premier procès". Mais il avait ressenti "des doutes lors du second procès", sans oser "les formuler à haute voix" en présence de ceux qui l'avaient soutenu jusque-là.
Avant la décision de révision, Me Baudoux avait estimé que "la justice se grandirait" en admettant que "quelquefois elle peut se tromper, et quelquefois on peut la tromper".

Selon Cécile Esmengiaud, fille de Christian Iacono et tante de Gabriel qui sera entendue comme témoin à Lyon, "Gabriel a commencé à se reconstruire". Il n'a plus aucune relation avec son père, qui a lui-même toujours été en conflit avec le sien, ajoute ce membre actif du comité de soutien de l'ancien maire de Vence.
Celui-ci "appréhende" ce troisième procès "comme toute personne qui rentre dans une cour d'assises": "il a été échaudé par deux verdicts de neuf ans de prison, on est jamais 100% serein dans une affaire où c'est la parole de l'un contre celle de l'autre", soupire Cécile Esmengiaud.




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