L'analyse des ossements retrouvés dans le Var près de l'endroit où a été aperçu pour la dernière fois Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d'avoir assassiné toute sa famille en 2011, est "complexe" mais "classique", ont expliqué les responsables du laboratoire de police scientifique de Marseille.
"Du point de vue technique, c'est une affaire classique, en termes analytiques", a expliqué Philippe Schaal, directeur du laboratoire de Marseille l'un des six de l'Institut national de la police scientifique (INPS)."Une analyse d'ossements est une analyse plus longue qu'une analyse sur des traces ou des objets, qui demande du matériel spécialisé, qui prend plus de temps, mais c'est une extraction classique et un traitement classique", a précisé le chef de la division identification de la personne du laboratoire phocéen, dont l'étude des ossements est une spécialité.
"Elle est complexe, parce qu'il faut partir d'ossements et qu'un ossement n'est pas un prélèvement sur les objets. C'est faire un prélèvement d'os, faire une poudre d'os. L'extraction dure plus longtemps qu'un prélèvement classique", ajoute-t-il.
Techniquement, "on fore dans l'os, on récupère un petit morceau et on fait de la poudre", dont est extrait et dupliqué l'ADN avant d'être analysé.
En cas d'ossements plus dégradés, il est possible de recourir à l'analyse de l'ADN mitochondriale "en plus grand nombre dans les cellules et se conservant mieux" et qui est uniquement transmis par la mère, précise le scientifique.
"Une identification formelle ne sera pas possible"
Dans ces cas-là, "on partira plus sur une exclusion, plutôt que sur une inclusion: on dira +ça n'est pas possible, l'ADN mitochondriale est différent de l'ADN de la mère, ça ne peut pas être lui+", souligne-t-il, sans préciser si c'est le cas pour les ossements du Var. "Une identification formelle ne sera pas possible" car "pour l'ADN mitochondriale, il n'y a pas de fichier", contrairement à l'ADN classique dit "nucléaire" pour lequel existe le FNAEG (Fichier national des empreintes génétiques).Si un profil génétique est déterminé, le laboratoire ne confronte pas lui-même l'ADN, mais envoie le profil à Lyon, où se trouve le FNAEG, qui fait le rapprochement avec les profils déjà stockés.
Le parquet de Draguignan doit communiquer lundi après-midi les résultats des analyses ADN des ossements retrouvés mardi à Bagnols-la-Forêt,
près de Roquebrune-sur-Argens où a été aperçu pour la dernière fois Xavier Dupont de Ligonnès. ll s'agit d'un squelette incomplet dont "la mâchoire a été retrouvée mais pas le crâne", avait détaillé la procureure de Draguignan Danielle Drouy-Ayral. (Avec AFP)