Le château de Blérancourt accueille jusqu’au 22 janvier une exposition intitulée "1917, La Fayette, nous voilà !", qui revient sur la propagande des gouvernements américains et français lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis et le quotidien des soldats arrivés en Europe.
La Fayette qui passe le relais à l'oncle Sam, la statue de la Liberté sous les flammes, ou encore le fameux placard "I want YOU for US Army" ["Je TE veux dans l'armée américaine"]... En 1917, toutes les symboliques sont bonnes pour convaincre le soldat américain de prêter main aux Français empêtrés dans la Grande guerre. A l'occasion du centenaire de l'entrée des Etats-Unis, le Musée franco-américain de Blérancourt (Aisne), rouvert en juin dernier, propose une exposition, qui documente les relations entre les deux pays au cours du conflit.
Le Congrès américain vote l’entrée en guerre avril 1917 et marque un tournant. Dès juillet, les soldats débarquent sur les côtes européennes et la presse française est enthousiaste : « Nos sauveurs », titre-t-elle. Le titre de la rétrospective, "La Fayette, nous voilà !", phrase historique dont l'histoire a perdu l'auteur, résume bien l'état d'esprit instauré par la propagande mise en place dans les deux pays. Le gouvernement américain met en avant la dette aux Français pour l'aide apportée pendant la guerre d'indépendance. Sous les traits des dessinateurs, le soldat américain devient un héros, venu relever ses camarades harassés dans les tranchées.
Sur place, la propagande sert aussi à remonter le moral des troupes. L'exposition raconte des histoires dans l'histoire, comme celles de ces soldats noirs-américains victimes de racisme dans leur armée, mais qui créeront des liens avec des poilus français, habitués à combattre avec les tirailleurs sénégalais. "On va constater que pendant la Première Guerre mondiale, avec l'arrivée de centaine de milliers de soldats américains, il va y avoir des échanges culturels très importants et intéressants qui vont s'opérer", souligne Carole Gragez, commissaire de l'exposition. Des moments de partage que des artistes de l'époque avaient croqué. Leurs dessins sont exposés au Château de Blérancourt jusqu'au 22 janvier.