Selon l'Express, un homonyme du terroriste, habitant Douai et non à Toulouse, aurait fait l'objet d'une surveillance à cause d'une erreur des services militaires. Ce qui aurait retardé la surveillance du "vrai" Mohamed Merah.
Mohamed Merah était-il suffisamment surveillé ? Depuis les tueries de Toulouse et Montauban, la question a été régulièrement posée. L'Express vient d'apporter une réponse importante. Entre décembre 2010 et janvier 2011, écrit l'hedomadaire, "Mohamed Merah semble avoir échappé pendant un temps à la surveillance des services français, notamment en raison d’une confusion avec un homonyme, selon des documents des renseignements déclassifiés." Et selon "l’Express", cette méprise ne serait pas une conséquence d’un subterfuge du terroriste, mais bien une erreur des services militaires français.Ce Mohamed Merah douaisien, jeune boxeur connu dans la ville, nous l'avions rencontré au moment de l'affaire Merah. Il nous avait dit souffrir de son homonymie. Des médias étrangers avaient même publié sa photo en le confondant avec le tueur. Voici le reportage que nous avions tourné en mars 2012 à Douai.
Mohamed Merah, le Douaisien, a donc été pisté par les services secrets français pour de mauvaises raisons. Son homonyme toulousain est né comme lui en 1988 ! Le Douaisien aurait tenté, comme le Toulousain, d’entrer dans la légion étrangère. Les services secrets, ayant appris qu'un Mohamed Merah s'était rendu en Afghanistan pour un voyage en lien avec le terrorisme et Al Qaida cherchaient à surveiller cet homme considéré comme potentiellement dangereux. Mais ils se sont trompés de Merah (un nom de famille très commun dans les familles d'origine maghrébine).
Interrogé en novembre 2011
La surveillance va durer trois semaines mais ne donnera rien. Le jeune Douaisien sera même interrogé le 14 novembre 2011. L'Express raconte que ce n’est qu’en janvier 2011 qu’un agent de la Direction du renseignement intérieur de Toulouse, va alerter officiellement les services de renseignements militaires de la méprise, une erreur de la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense, les renseignements militaires ."Il est probable, écrit un agent de la DSPD, que la personne désignée dans la fiche DPSD du 6 décembre 2010 ne corresponde pas à la bonne personne. Il convient d'ailleurs de noter que l'antenne [...] de Kandahar ne s'était pas avancée quant aux éléments d'identité mais avait demandé l'identification formelle de l'intéressé en France."
Mais une fois l'erreur corrigée, la surveillance de la DCRI n’aura pas permis de détecter le potentiel danger de Mohamed Merah, qui a finalement tué sept personnes en mars 2012.