Le juge des référés a ordonné jeudi aux maires communistes d'Auby, Rouvroy et Evin-Malmaison qui voulaient saisir les biens de la société Recylex (ex-Metaleurop) à son siège à Suresnes (Hauts-de-Seine), de "s'abstenir de pénétrer" dans les locaux. Mais les maires ont été reçus dans l'entreprise.
Les maires d'Auby (Nord), de Rouvroy et d'Evin-Malmaison (Pas-de-Calais), trois communes limitrophes de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) où était implanté Metaleurop Nord jusqu'à sa fermeture en 2003, avaient le 25 janvier mis en demeure Recylex de verser 6 millions d'euros dans un délai de huit jours.
Passé ce délai, ils avaient annoncé leur intention de se rendre jeudi après-midi au siège de Recylex pour y saisir les biens de la société, ce qui avait conduit celle-ci à assigner les maires en référé.
La somme de 6 millions d'euros représente, selon les maires, un premier acompte du remboursement de la dépollution du site financée par l'Etat, après la fermeture brutale de la fonderie. Elle doit servir, selon les maires, à sauver les 35 emplois du site d'Indra à Noyelles-Godault, spécialisé dans le recyclage automobile, qui vient de fermer.
Devant le siège de Recylex vers 14h
Le maire d'Auby, Freddy Kaczmarek, s'est dit jeudi auprès de l'AFP "déterminé" à se rendre au siège administratif de Recylex, malgré l'ordonnance du juge des référés.
"Le référé les enjoint à ne pas pénétrer dans nos locaux et que leur saisie est illégale", a expliqué un porte-parole de Recylex, qui emploie 650 personnes en France. "Nous avions pris cette mesure afin de garantir les intérêts de nos salariés et leur sécurité", a-t-il déclaré. "Nous n'avons aucun lien avec la société Indra, quand bien même nous comprenons leur détresse à l'heure actuelle. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes visé par cette démarche, alors que la société Recylex a profondément changé depuis Metaleurop et qu'elle se bat encore pour son avenir", a-t-il ajouté.
Entre 40 et 50 personnes, dont une dizaine d'élus du Nord/Pas-de-Calais, se sont rassemblées dans l'après-midi devant le siège de Recylex à Suresnes, a indiqué le maire d'Auby (Nord), Freddy Kaczmarek, à l'AFP. Le groupe, venu en bus, comptait aussi une vingtaine de salariés d'Indra, des représentants syndicaux et des militants communistes.
M. Kaczmarek et le maire de Rouvroy (Pas-de-Calais), Jean Haja, ainsi que deux représentants de la CGT, ont été reçus par deux représentants
de l'entreprise. "On s'en prend à Recylex, ex-Metaleurop, qui n'a jamais mis un centime dans la dépollution (du site de Metaleurop Nord à Noyelles-Godault, ndlr). La pilule est difficile à avaler", a expliqué M. Kaczmarek, joint par téléphone.
D'autres actions dans le futur ?
"Nous avons eu une discussion de qualité, dans un climat serein. Ils nous ont fait part de la détresse des salariés et nous les avons entendus", a commenté un porte-parole de Recylex, qui emploie 650 personnes en Europe, dont 100 en France.
M. Kaczmarek a prévenu que "d'autres initiatives allaient être menées envers les actionnaires d'Indra qui sont Renault et Suez".
Le groupe Recylex s'appelait Metaleurop jusqu'en 2007. En 2003, le groupe avait fermé sa filiale Metaleurop Nord et licencié 830 personnes, sans dépolluer le site.