Neuf Roms, interpellés dimanche sur le chantier d'un immeuble en construction à Lille, ont été condamnés à deux mois de prison, hier, en comparution immédiate.
Neuf Roms de Roumanie, surpris en flagrant délit alors qu'ils arrachaient des fils électriques sur un chantier de construction à Lille, ont étécondamnés mardi à deux mois de prison avec mandat de dépôt à l'audience.
"Vous allez en prison ce soir, nous vous avons jugé comme nous jugerions des Français qui vont à onze commettre ces méfaits de façon totalement organisée", a déclaré la présidente Nourith Reliquet. Onze Roms au total avaient été interpellés dimanche vers 2h sur le chantier d'un immeuble d'habitations en construction à Lille après qu'un habitant du quartier eut alerté la police.
Un préjudice estimé à 30 000 euros
Plusieurs sacs contenant des fils électriques qui venaient d'être arrachés ainsi que des tuyaux de cuivre avaient été découverts sur place. A l'issue de leur garde à vue, neuf Roms, âgés de 37 à 48 ans, ont été jugés en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Lille, deux autres, âgés de 17 ans, étant convoqués devant le juge pour enfants. Les neuf prévenus, tous pères de familles, vivaient porte d'Arras, dans le plus grand campement de Roms de l'agglomération lilloise, avec quelque 700 occupants.
En France depuis quelques semaines pour certains, trois ou quatre mois pour les autres, sans antécédents judiciaires, ils ont nié les faits de vol avec effraction en réunion et dégradations volontaires qui leur étaient reprochés. Ils ont affirmé avoir pénétré sur le chantier, qui était ouvert selon eux, à la
recherche de ferraille. Le montant du préjudice lié aux dégradations était évalué à 30.000 euros par les entreprises qui travaillaient sur le chantier, une somme exagérée, selon la défense.
Le parquet avait requis cinq mois de prison à l'encontre des prévenus, des réquisitions "particulièrement excessives", selon la défense qui souhaitait que la peine soit assortie du sursis.