Lille : deux policiers de la PAF soupçonnés d'"extorsion" sur des vendeurs de roses originaires du Bangladesh

Deux policiers de la police aux frontières soupçonnés d'avoir "racketté" des vendeurs de fleurs ont été mis en examen vendredi à Lille. Les plaignants assurent que les policiers leur prenaient régulièrement leur recette. Des faits "extrêmement graves" pour le procureur de la république de Lille.

Les faits se sont déroulés du printemps 2012 à février 2013. La nuit du 30 novembre 2012, un vendeur à la sauvette déclare avoir été contrôlé par la PAF (Police de l'air et des frontières), qui lui a réclamé 50 euros. Le vendeur relève la plaque d'immatriculation. Le procureur ordonne une enquête.

13 février : 3 vendeurs se présentent au commissariat de Lille pour déclarer des faits similaires. Le parquet fait le rapprochement.

Le procureur saisit l'IGPN le 20 février. 6 victimes identifiées sont entendues. Des vendeurs de fleurs à la sauvette originaires du Bangladesh, en attente de régularisation. D'où leur difficulté à porter plainte, étant particulièrement vulnérables et en situation de grande précarité.
Ils décrivent 2 fonctionnaires de la PAF qui sous prétexte de contrôle d'identité, les fait monter dans une voiture, leur réclament de l'argent, ou les fleurs.

15 faits ont été recensés du printemps 2012 à février 2013.

27 février : les deux policiers sont placés en garde à vue : un gardien de la paix de 36 ans qui reconnaît partiellement leurs faits, et un adjoint de sécurité de 24 ans, qui nie. Ils ont extorqué entre 7 et 250 euros à chacun des vendeurs. L'un des 2 policiers aurait de graves problèmes financiers.

"Manque d'humanité consternant"


Une information judiciaire a été ouverte ce vendredi matin pour extorsions, vols et violences aggravées (l'un des vendeurs aurait été giflé), et atteintes arbitraires à la liberté : ils étaient embarqués dans leur voiture, et l'un, une fois, a été déposé à Seclin, et les policiers lui ont dit de se débrouiller pour rentrer à Lille.

Le procureur a demandé leur placement en détention provisoire. Il a qualifié ces faits d'extrêmement graves par des personnes censées protéger les plus faibles. Ils ont abusé de leur position et de leur autorité. Fréderic Fèvre a parlé de "manque d'humanité consternant".

Les deux policiers encourent 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.

La conférence de presse du procureur de  Lille en intégralité




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