En grève depuis 6 jours, les 86 salariés de l'entreprise Europerf à Wormhout craignent la disparition de leur emploi. En cessation de paiement, le fabricant de parfum pourrait être mis en liquidation judiciaire.
Ils étaient 350 salariés dans les années 1990, ils ne sont plus que 86 aujourd'hui. Et ne sont pas sûrs de garder leur emploi. Depuis le lundi 25 février, les salariés de l'entreprise Europerf ont cessé le travail. Ils s'inquiètent de l'avenir de leur société, qui fabrique des parfums à Wormhout dans les Flandres.
Un retrait progressif des matières premières
Selon eux, le groupe Parour, leur client principal et actionnaire majoritaire, est en train de retirer progressivement leurs matières premières, les "bases" indispensables à l'élaboration des parfums."Ça a commencé il y a un mois et demie, raconte Evelyne Sénéchal, déléguée syndicale CGT, "à coup de 5 ou 6 camions à la fois, nous avons vu partir ces matières premières. Quand nous avons demandé quelle était la destination des camions, on nous a dit que cela ne nous regardait pas. Nous avons évidemment commencé à nous inquiéter". Pour Evelyne Sénéchal, avec le déménagement des matières premières, il y a du travail jusqu'au 21 mars, "après les cuves seront vides."
La déléguée syndicale poursuit. " Deux personnes que nous ne connaissions pas sont également venues trier et classer les archives de l'entreprise".
L'entreprise est en cessation de paiements
Le directeur d'Europerf, Calvin Andersen, a démenti les soupçons de délocalisation, mais pas la mauvais santé de l'entreprise. Lors d'une réunion exceptionnelle du comité d'entreprise il y a deux jours, il leur a annoncé que l'entreprise était en état de cessation de paiement.Il se rendra à la Chambre de Commerce et d'Industrie à Paris jeudi 7 mars pour demander la liquidation judiciaire.
Un piquet de grève 24h sur 24
Les 86 salariés ont décidé de demander une expertise des comptes de leur entreprise, via le comité d'entreprise. En attendant, ils poursuivent leur mouvement, et tiennent un piquet de grève 24h sur 24, week end compris.Fin 2012, Europerf s'était déjà séparée d'une dizaine de salariés.