Consciente du problème des coûts croissants de l’énergie pour les consommateurs, et notamment pour les ménages les plus démunis, la Ville d’Amiens s’engage dans la création d’un nouveau réseau de chaleur « biomasse » qui alimentera le sud de la ville.
Cette décision de créer une chaufferie biomasse est le résultat de plusieurs années de travail.
En 2008, le Conseil Régional de Picardie avait diligenté une pré-étude sur l’opportunité de créer un réseau de chaleur, alimenté par la biomasse, irrigant tout le sud d’Amiens.
La Ville a repris à son compte ce dossier et a lancé une étude détaillée de faisabilité. Le choix s’est porté sur la création d’une chaufferie biomasse brûlant des plaquettes forestières, complétée par une chaufferie gaz en « appoint secours ». Cette chaufferie sera équipée de dispositifs permettant que les émissions de fumée et particules soient bien inférieures aux normes actuelles.
Ce réseau sera mis en service en septembre 2015.
La maîtrise des rejets de CO2 et des coûts dans le secteur du logement passe par une action simultanée sur le patrimoine bâti et la production / gestion de la chaleur. C’est pourquoi la Ville d’Amiens, qui conditionne déjà depuis plusieurs années ses participations au financement de construction et de réhabilitation de logements à l’obtention de certifications, s’est également lancée dans la création d’une chaufferie biomasse.
Ce réseau de chaleur multiplie les avantages tant sur un plan écologique qu’économique :
- économie de l’énergie et des ressources ;
- utilisation d’énergies renouvelables (combustibles = biomasse = plaquettes de bois provenant des forêts picardes) ;
- maîtrise des coûts par des économies d’échelle : une réduction de la TVA à 5,5% est appliquée sur la vente de chaleur (combustibles) dès l’utilisation de 50 % d’énergie renouvelable. Or ce projet prévoit l’utilisation de 75% d’énergie renouvelable ;
- égalité de traitement entre les usagers par un prix unique de la chaleur ;
- déconnexion autant que possible des prix de la chaleur des prix des énergies fossiles (le coût des plaquettes de bois n’étant pas indexé sur le prix du pétrole) ;
- diminution de la part de produits fossiles et des rejets de CO2.
La taille importante de ce réseau ainsi que la très bonne densité des immeubles raccordés permettent d’envisager un bilan environnemental très favorable, encore conforté par l’utilisation du bois et l’optimisation du fonctionnement des chaudières.
La réalisation de ce réseau de chaleur permet d’envisager une économie potentielle sur la facture de chauffage et d’eau chaude sanitaire comprise entre 5 et 10 % en fonction du profil d’utilisation de l’énergie de chaque client. Une étude tarifaire personnalisée pour chaque client sera établie dès que les coûts définitifs du projet seront connus.
Les riverains habitant des maisons individuelles pourront se raccorder dans un deuxième temps sur ce réseau de chaleur haute température, après la validation de son bon fonctionnement et dans le cadre des extensions.