L'étudiant de 21 ans, originaire de Roanne, qui avait fait manger en mars dernier des cookies au cannabis à des amis et prof de son IUT était jugé ce jeudi après-midi par le tribunal d'Arras. Il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 180 heures de travail d’intérêt général.
Au-delà de son aspect "insolite", cette affaire "aurait pu avoir des conséquences dramatiques", a souligné le procureur à l'adresse de V.L soupçonné d'avoir fait manger à leur insu des cookies préparés avec du cannabis, entraînant malaises et délires de ses camarades d'IUT et un professeur. Le procureur a parlé d'apprenti-sorcier plutôt que d'apprenti cuisinier ajoutant : "Ses talents culinaires ne lui permettront pas de décrocher 3 étoiles au Michelin mais un ticket pour la maison d'arrêt". L'étudiant a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 180 heures de travail d’intérêt général.
Au cours de l'audience, l'étudiant a affirmé qu'il ne voulait pas faire une blague : "Je ne prévoyais pas de les donner, mais après en avoir consommé je n'avais plus conscience de ce que je faisais. Je n'ai pas vu de la drogue, mais de la nourriture."
Il ne voulait pas faire mal à autrui et regrette beaucoup
Son avocate Anne Champagne, du barreau de Douai, avait indiqué ce jeudi dans La Voix du Nord était "très paniqué par l’audience et les conséquences de son acte. Il n’a pas réfléchi quand il a proposé les cookies, c’était un geste impulsif, il ne voulait pas faire mal à autrui et regrette beaucoup".
Rappel des faits
Mardi 19 mars, à 21h00, en gare d'Arras, la faim gagne quatre étudiants de l'IUT de Roanne (Loire) et leur professeur, venus participer à un concours inter-IUT de création d'entreprises. L'un des jeunes gens sort alors une boîte en plastique remplie de cookies, qu'il propose aux autres. Sans leur préciser que l'ensemble de sa préparation culinaire contient 5 grammes de cannabis...
Finalement attablés dans un hôtel-restaurant de la place Foch, face à la gare, quatre des étudiants et leur enseignant commencent à se sentir mal. Ils ont la tête qui tourne. Pire, l'enseignant vacille. En descendant du camion rouge, le professeur aurait accusé les plus importants délires, tournant et battant des bras, se prenant pour un oiseau. Il a alors été placé en chambre pour « agités ».
Face aux pompiers, le cuisto-blagueur se confie, inquiet de la tournure des événements : il admet avoir mis du cannabis dans les gâteaux. La police est alors prévenue. L'étudiant est mis en garde-à-vue, pendant que ses amis et son professeur sont conduits au centre hospitalier d'Arras. Les malades en seront quittes pour une nuit à l'hôpital et l'impossibilité de présenter le concours qu'ils préparaient depuis deux ans.