Saint-Josse : un homme, sa femme et son fils mis en examen pour "esclavage moderne"

Les trois suspects arrêtés mardi ont été mis en examen pour avoir contraint 8 personnes à travailler sans être payées. Ils sont poursuivis pour "traite d'être humain", "séquestration", "travail dissimulé" et même "viol et agression sexuelle" pour l'un d'entre eux.

Un père de famille, sa femme et son fils aîné ont été mis en examen ce vendredi à Boulogne-sur-Mer pour des faits d'esclavages
modernes sur huit personnes retenues contre leur gré dans une entreprise du bâtiment
, a-t-on appris de source judiciaire.

Le juge a retenu les chefs de "traite d'être humain", "séquestration", "violences volontaires" et "travail dissimulé". Le père de famille est également mis en examen pour viol et agression sexuelle, selon cette source. Les trois membres de la famille avaient été arrêtés mardi à la suite d'une enquête
qui a duré environ un an sur le fonctionnement très particulier d'une petite affaire familiale, dans laquelle huit personnes étaient contraintes de travailler sans être payées à Saint-Josse-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Ce sont d'abord, la rénovation du corps de ferme, propriété du père de famille, le principal suspect, puis des vols sur des chantiers et des constructions sans permis, qui ont poussé les gendarmes à s'intéresser de façon discrète, à cette famille, composée du père, de son épouse, de sa maîtresse et de dix enfants reconnus, âgés aujourd'hui de 3 à 19 ans.

Pour assurer la réalisation des chantiers de rénovation, le père a recruté plusieurs personnes fragiles psychologiquement, qu'il nourrissait et hébergeait dans de vieilles caravanes délabrées, installées sur sa propriété. Des logements de fortune fermés empêchaient la fuite des personnes séquestrées. L'une des victimes a déclaré "merci monsieur, c'est Noël avant l'heure", au moment de recouvrer la liberté, a rapporté le directeur d'enquête, l'adjudant de gendarmerie Yann Allain, de la brigade de recherche de Montreuil-sur-Mer, lors d'une conférence de presse.

L'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, a perdu l'usage d'un oeil, après avoir été battu par le principal suspect, pour avoir tenté de fuir en 2012.

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