Agression lesbophobe à Estaires : Jennifer raconte l'incident et déplore les violences homophobes

La jeune femme et son amie ont été frappées par un homme, samedi après-midi, devant un bar d'Estaires. Jennifer Ponchel ne veut pas se taire. Pour elle, il faut médiatiser une telle violence pour que cela cesse.

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Nous vous en parlions lundi. Le témoignage et le portrait de Jennifer Ponchelle, 22 ans, visage abîmé par les coups d'un homophobe, étaient relayés sur les réseaux sociaux. La jeune femme, originaire et habitante d'Estaire, se rendait avec sa petite amie et sa filleule à la foire du village samedi dernier, quand un individu connu des forces de police l'a attaquée.

Les faits


La jeune fille nous a rapporté les faits, confirmés par le gérant du bar-tabac devant lequel l'incident a éclaté. En achetant des cigarettes dans cet établissement, Jennifer est dérangée par plusieurs individus. Elle sort, un homme tente de sortir pour la réconforter, mais un autre, ivre, lui passe devant et attaque la jeune femme. Il insulte, frappe, au point que Jennifer perd connaissance. Elle souffre aujourd'hui d'une fracture du nez, de multiples contusions, doit marcher avec une béquille et attend de savoir si ses facultés auditives n'ont pas aussi été réduites.

Ecoutez son témoignage :



Jennifer connaissait l'agresseur, car ce n'est autre que l'ex-compagnon de sa soeur. L'homme avait déjà manifesté sa lesbophobie, en la menaçant, il y a quelques semaines.

Interpellé, l'agresseur a été relâché par la justice. La raison : Jennifer a reçu du médecin des urgences un arrêt maladie de 3 jours seulement, ce qui signifie qu'elle n'est victime que d'un délit, infraction qui ne permet pas à la justice d'enfermer plus longtemps le suspect.

De plus, le caractère homophobe n'est pour le moment pas retenu par la justice, qui attend l'avis d'un médecin légiste. Jennifer devait en consulter en fin de journée. L'enquête est en cours et sera jugée par le Tribunal de Dunkerque.

Homophobie : "il faut faire comprendre qu'on en souffre"


La décision de relâcher l'agresseur, Jennifer ne la comprend pas, alors que le climat social, depuis le débat sur le mariage pour tous, est marqué par un regain d'homophobie : "On comprend pas du tout, parce que c'est assez grave ce qui s'est passé, avec les propos homophobes que l'on a eu, les coups que l'on a eu..."

Jennifer est d'autant plus motivée pour lutter contre cette homophobie, ordinaire ou pas. "On entend que ça [des agressions homophobe, ndlr], je ne suis pas la seule", se désole Jennifer. Pour elle, son témoignage est une arme contre l'homophobie : "je veux montrer, faire comprendre qu'on en souffre".

Dans son rapport annuel 2013, l'association SOS homophobie a encore reçu près de 2.000 signalements de violences homophobes en 2012. Une violence en progression depuis plusieurs années, qui a explosé ces derniers mois.
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